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Le Musée Rietberg de Zurich «s'offre» de rares trésors d'Angkor

19 août 2007, 12:00

Albert Lutz, directeur du Musée Rietberg de Zurich, ne cachait pas sa fierté lors de l'ouverture de l'exposition aux médias jeudi. «Nous n'avons jamais eu autant de trésors significatifs de l'histoire de l'art d'un pays», a-t-il déclaré. Présenter les trésors d'Angkor, a-t-il ajouté, aurait tout simplement été impossible sans les nouvelles salles du musée et sans partenariat.

Niches orange donnant un relief particulier aux Bouddhas qu'elles accueillent, larges pans muraux pour des têtes monumentales, jeux avec les ombres pour intensifier l'illusion du mouvement des sculptures à quatre bras: le Musée Rietberg peut en effet s'enorgueillir d'offrir un écrin de toute beauté à ces trésors d'un autre temps.

L'exposition s'ouvre sur une maquette du temple d'Angkor Wat, probablement édifié entre 1113 et 1150. «Depuis les accords de paix de Paris de 1991, les chercheurs du monde entier sont à pied d'?uvre à Angkor, a expliqué Wibke Lobo, l'une des deux curatrices de l'exposition. De nouveaux temples sont sans cesse mis au jour.»

Selon Albert Lutz, les travaux archéologiques les plus récents montrent en outre qu'Angkor pourrait bien avoir été la première ville pré-industrielle de l'histoire. Elle aurait compté jusqu'à 1 million d'habitants. Outre l'impressionnante maquette du célèbre temple, la première salle présente le buste d'un démon de 1191. Le visage en grès provient des statues monumentales qui bordaient les «allées des géants» destinées à intimider les visiteurs.

Mais la première salle est aussi ornée de reproductions des bas-reliefs qui décoraient les galeries autour du temple. Sur plus de 500 mètres de longeurs, ces panneaux de 2 mètres de haut déclinaient toutes sortes de thèmes et de scènes, comme des luttes entre dieux et démons. Le détail est si fin qu'on se croirait face à une fresque peinte.

L'entrée dans la période angkorienne, à partir du 9e siècle, se caractérise par une nouvelle richesse et une nouvelle iconographie. Cette fois, les rois s'identifient aux dieux et veulent le montrer.

L'une des plus belles ?uvres de l'exposition, «Vishnu Anantashayin», un visage élégamment couché sur un bras double, a nécessité un «échange de lettres intensif» pour obtenir l'autorisation de sortir du Musée national de Phnom Penh, a expliqué Albert Lutz. D'une grandeur estimée de 6 mètres, c'est la plus grande ?uvre en bronze retrouvée à ce jour, en 1936, dans un lac artificiel où elle dormait depuis des siècles.

Autre moment fort de l'exposition, le portrait du roi Jayavarman VII (1181- vers 1218), le plus grand bâtisseur d'Angkor, qui, avec son visage méditatif, exprime à merveille deux principes du bouddhistme majahana: la compassion et la sagesse. Le fameux «sourire d'Angkor» peut dès lors rester gravé dans les esprits des visiteurs? / AGB-La Liberté

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