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Le disque nocturne de Charlotte Gainsbourg

L'insomnie, le voyage, «Le magicien d'Oz», «Shining», ses rôles, sa vie... C'est ce qui compose le nouvel album de la fille de Serge, vingt ans après «Charlotte Forever». Elle veut aussi chanter sur une scène Vingt ans après «Charlotte Forever», réalisé à l'âge de 16 ans sous la direction de son père Serge, Charlotte Gainsbourg sort à partir d'aujourd'hui «5:55», un deuxième opus qui a tout d'un album concept. «C'est un disque nocturne, dit-elle, avec les références que j'y associe, l'insomnie, le voyage».

28 août 2006, 12:00

Pour aller jusqu'au bout de son projet, auquel elle a réfléchi durant des années, elle a travaillé sa voix et enregistré pendant une année en studio, épaulée par un joli casting. La production est de Nigel Godrich (Paul McCartney, Radiohead, Beck), avec des percussions signées Tony Allen et des cordes enregistrées par David Campbell, le père de Beck. Les paroles, elles, ont été taillées sur mesure par Jarvis Cocker (Pulp), Air et, parfois, Neil Hannon (Divine Comedy). «Je ne leur ai rien imposé, si ce n'est de regarder quelques films comme «Le magicien d'Oz» ou «Shining». Je leur ai parlé de ma vie, de mes rôles», raconte la jeune femme.

Et surtout, Charlotte Gainsbourg y chante principalement en anglais, histoire de s'éloigner un peu de la trop impressionnante ombre du père en se rapprochant de la langue maternelle... «Je ne voulais pas qu'il y ait des références à mon père dans les textes. Je n'avais aucune liberté en français. J'aurais forcément fait moins bien.»

A l'arrivée, on a le sentiment de mieux connaître l'artiste qui interprète le très sensuel «Beauty Mark» ou rêve d'un voyage intérieur chez l'être aimé dans «The Operation». Elle parle aussi avec humour et sans mièvrerie de ses enfants sur «Little Monsters» ou d'impressions aériennes fugaces lors d'un vol avec «AF 607105».

Avec le single «The songs that we sing», déjà diffusé en radio, elle propose une interprétation très maîtrisée qui ne laisse rien entrevoir des doutes que l'interprète timide formulait au cours de l'enregistrement. «Il m'est arrivé de chanter derrière un drap pour ne pas être vue. Je ne voulais pas non plus entendre ma voix», avoue-t-elle.

Pourquoi ce manque de confiance, comme une marque de fabrique? «C'est pareil dans mon métier d'actrice! Je n'ai pas fait d'école. Je n'ai donc pas de bases solides. Du coup, j'ai toujours été bancale.» Cette vulnérabilité, associée à beaucoup de subtilité, fait la force d'un disque à part que Charlotte Gainsbourg aimerait défendre en concert. Là encore, les incertitudes seront au rendez-vous. «Je suis récemment allée voir Camille. Sa prestation m'a bluffée. Je suis ressortie en me disant que je ne pourrai jamais faire ça», sourit-elle avant d'ajouter: «Peu importe! Je me présenterai comme je suis. J'ai envie de faire de la scène.» / CHP-ap

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