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La gourmandise de la SSR agace

07 oct. 2009, 10:02

Ouvrir les sites internet de la RSR, de la TSR & co à la publicité. L'idée était dans l'air depuis que la maison mère, la SSR, racle les fonds de tiroirs pour couvrir son budget. Elle est maintenant couchée sur le papier. Le Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (Detec) a mis en consultation jusqu'au 23 octobre un projet d'ordonnance supprimant l'interdiction actuelle.

Dire que les éditeurs font la grimace est faible. Présidente de Presse Suisse, qui regroupe les éditeurs romands de journaux, Valérie Boagno reproche au service public de vouloir jouer sur les deux tableaux. «Ces dernières années, la SSR a utilisé le produit de la redevance pour développer une offre pléthorique, dont des sites internet très performants, qu'elle ne parvient plus à financer. Aujourd'hui, pour s'en sortir, elle veut augmenter le montant de la redevance et accroître ses gains publicitaires en empiétant sur notre territoire. Ça ne va pas!». La présidente de Presse Suisse rappelle que de leurs côtés, les éditeurs ont beaucoup investi dans la création de leur site, et que ce secteur en constante évolution est cependant encore loin d'être rentable. Alors un acteur de plus, qui plus est avec une redoutable force de frappe, est évidemment mal venu.

Selon Media Focus, entreprise spécialisée dans les études de marché, la publicité sur le Net représentait pour les six premiers mois de l'année 5% soit 149 millions de tout le marché publicitaire en Suisse. En comparaison, la presse écrite attire 51% des annonces, mais les chiffres la concernant sont à la baisse. De plus, la situation économique des journaux est plus que morose avec des mauvaises nouvelles qui s'accumulent, dont une hausse prévue des tarifs postaux. D'où cet âpre combat autour du même gâteau et la hargne des éditeurs qui s'estiment toujours plus désavantagés face au service public et parlent de distorsion de la concurrence.

Concernée en premier lieu, la SSR ne souhaite pas encore se prononcer sur le projet du département de Moritz Leuenberger, qui va certes dans son sens mais avec une petite restriction: la publicité en ligne ne devrait concerner que les pages sportives et de divertissement. «C'est déjà mieux que rien», lance Daniel Steiner, porte-parole de la SSR.

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