Le chef d'orchestre autrichien Nikolaus Harnoncourt avait mis en garde dès janvier devant l'exploitation commerciale de Mozart: «Il n'a pas besoin de nous, c'est nous qui avons besoin de lui pour vivre». Pour ces commémorations, Vienne a déboursé 48 millions de francs. Mozart reste un bon atout pour l'Autriche. La capitale va dépasser les neuf millions de nuitées cette année (+6,7%), un record. Pas moins de 250.000 touristes sont venus pour les fêtes.
A deux pas de la cathédrale, la «Mozarthaus» témoigne de l'engouement des touristes étrangers, japonais notamment. Longtemps baptisé «Maison de Figaro» - Mozart y a vécu en famille de 1784 à 1787 et y composa «Les Noces de Figaro» -, l'immeuble restauré et transformé en musée aura accueilli 200.000 visiteurs en 2006.
Selon le pianiste Rudolf Buchbinder, malgré le scepticisme initial, le grand projet artistique du Festival de Salzbourg de monter l'ensemble des 22 opéras de Mozart cet été a été un succès. «On a vite compris qu'on n'aurait plus de sitôt la chance d'apprécier des oeuvres inconnues - oubliées à juste titre pour certaines».
La «Mozartjahr 2006» aura aussi permis la création de plusieurs oeuvres contemporaines, souvent irrévérencieuses, comme l'opéra de Bernhard Lang «I hate Mozart» (Je déteste Mozart). Le metteur en scène américain Peter Sellars avait reçu carte blanche pour faire éclater à l'automne un festival multiforme baptisé «New Crowned Hope» (Le nouvel espoir couronné) du nom de la loge maçonnique de Mozart. / ats-afp