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Konki Duet, un son très arrangé et quelques jolis vols planés

07 avr. 2008, 12:00

Queen Kong Club première. Du vin, de l'absinthe, des pâtisseries fines et un gros son de DJ'S, nés sportifs Born Bjorg, qui couvrent les hurlements des buveurs. C'était donc ça. Oui presque. Sauf que vendredi à la Case à Chocs, le dernier-né des clubs alternatifs neuchâtelois (tout petit royaume en éternelle voie de perdition) s'offrait en ouverture Konki Duet, un trio de filles iconoclaste et élégant. «Le temps qu'on passe ensemble est éphémère, même si on veut le garder il disparaît», dit Kumi, joli accent nippon en bandoulière et petit carnet où s'entassent les secrets d'un son nouveau, anxieux et envoûtant.

Héritières d'une armada de groupes pop rock electro, les influences semblent multiples. Comme un cabinet de curiosités synthétisant l'écoute en boucle de Sonic Youth, XTC, le Velvet Underground mais aussi le tropicalisme de Tom Jobim. Tout cela mâtiné de berceuses acides, de comptines déstructurées, de promenades nocturnes dans les cages des zoos et de fuites en caddies dans les supermarchés. Un son très arrangé sur disque et quelques dérangements brutaux permis sur scène, grâce aussi au batteur King Q 4 qui délivre lentement sa puissance.

Un clavier ludique et répétitif, la guitare planante de Zoé, le violon lyrique de Tatiana, des recherches de décalages permanents. «Ton c?ur chante et danse»: c'est Dave en exil chez Kurt Cobain, une peau de banane qui dérive sur le fleuve jaune. Malgré le sérieux du propos musical, le groupe n'oublie jamais de délirer. Ses albums se nomment «Il fait tout gris» et «Moutain Mouton». Douce machinerie à fabriquer de la pop anachronique et une nappe frénétique voluptueuse. Festival de sons épars, lenteur, météorites dans le ciel. Beaucoup de finesse. Malgré le côté brut et envoyé de la prestation.

Beaucoup de finesse, vous avez dit. Sans doute trop pour un public plus que dissipé et juste prêt à se déhancher sur du gros bruit. Dommage! Le pari du Queen Kong Club sera d'imposer ses goûts décalés, son besoin de différence face à une jeunesse qui aime tant le «boum boum» binaire. Joli défi...

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