Le roi des Pays-Bas Willem-Alexander devait inaugurer vendredi un Mauritshuis rénové, rouvrant ainsi les portes de ce musée de La Haye aux nombreux amateurs de la célébrissime "Jeune fille à la perle", de retour en sa demeure. Cette petite huile de Vermeer, peinte vers 1665, ne cesse de fasciner et d'intriguer depuis trois siècles.
Après deux ans de travaux et quelque 30 millions d'euros de coûts, cet ancien hôtel particulier du 17e siècle a été agrandi, restauré et éclairé. Il est désormais prêt à accueillir les nombreux amateurs de l'âge d'or de la peinture néerlandaise (1584-1702).
Willem-Alexander devait être accueilli devant les portes du musée, situé dans le centre-ville de La Haye, aux coins du parlement et du siège du gouvernement néerlandais, par une "véritable" "Jeune fille à la perle". Celle-ci devait lui remettre les clés avant que le roi n'entame une visite guidée des lieux. Le musée Mauritshuis devait ensuite être gratuitement accessible au public vendredi soir.
Frénésie populaire
Pendant les deux années de rénovation, la toile de Vermeer a fait le tour du monde, ce qui aidé à financer les travaux au Mauritshuis.
A Bologne ou New York, la "Jeune fille à la perle", qui a notamment inspiré un roman et un film avec l'actrice américaine Scarlett Johansson, avait provoqué une véritable frénésie. A Tokyo, tous les records de fréquentation avaient été battus lorsque 800 000 personnes s'étaient précipitées pour admirer son teint translucide.
"Il y a quelque chose de très spécial à propos de cette toile, qui ressemble d'une certaine manière au Mauritshuis, c'est petit et intime", a assuré la directrice du musée, Émilie Gordenker, lors de la visite de presse organisée une semaine avant l'inauguration. L'huile de Vermeer mesure 45 centimètres sur 40.
Fabritius en vedette
Si l'attraction incontestée du musée, qui espère accueillir plus d'un millier de visiteurs par jour, reste la "Jeune fille à la perle", le "Chardonneret" (1654) de Carel Fabritius, élève de Rembrandt et maître de Vermeer, a pris une place essentielle dans la collection qui rassemble au total environ 800 oeuvres maîtresses.
Vedette d'un roman homonyme par Donna Tartt, récompensé d'un prix Pulitzer, cette toile représente un petit oiseau à l'aile dorée attaché par une chaînette. Installée entre deux fenêtres, elle est désormais illuminée par le ciel bas du Nord, si bien représenté dans la "Vue de Delft" de Vermeer, accroché dans la pièce voisine.
Plusieurs autoportraits de Rembrandt et sa célèbre "Leçon d'anatomie du docteur Nicolaes Tulp" (1632), le "Taureau" (1647) de Paulus Potter ou la "Société joyeuse (la famille du peintre)" (1665) de Jan Steen sont également accrochés aux murs recouverts de soie française.