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Il y a 40 ans, un vent de révolte soufflait sur les Etats-Unis

En 1968, les Etats-Unis vivaient l'une des années les plus mouvementées de leur histoire. Quarante ans plus tard, en reste-t-il des traces? Une guerre impopulaire, les assassinats de Martin Luther King et de Robert Kennedy, des émeutes raciales mettant des quartiers à feu et à sang: 1968 a été l'une des années les plus turbulentes de l'histoire des Etats-Unis.

13 avr. 2008, 12:00

Quarante ans plus tard, la guerre en Irak est aussi impopulaire que ne le fut l'aventure militaire au Vietnam, le fossé entre riches et pauvres s'est creusé et la question des groupes ethniques marque en filigrane la course à la Maison-Blanche. Mais aujourd'hui la contestation s'est émoussée.

A bien des égards, 1968 a été une année particulière. Alors que l'engagement américain au Vietnam battait son plein, l'offensive du Têt menée en février par les forces communistes jusque dans l'ambassade des Etats-Unis à Saïgon, a fait basculer l'opinion publique américaine dans l'opposition à la guerre.

Le mouvement des droits civiques, qui à force de manifestations, de marches pacifiques et de souffrances avait réussi à démanteler les instruments de la ségrégation, a perdu celui qui l'incarnait. Le 4 avril, Martin Luther King était assassiné à Memphis. Dans les jours qui ont suivi, plus d'une centaine de villes ont connu des émeutes sanglantes, provoquant l'intervention de la Garde nationale. A Chicago, le maire d'alors avait même donné l'ordre à la police de «tirer pour tuer» sur les émeutiers. Quelques mois plus tard, c'est au tour de Robert Kennedy, le frère du président, de tomber sous les balles d'un assassin. A Chicago, la police réprime sauvagement une manifestation pour la paix organisée à l'occasion de la tenue de la convention démocrate.

Après les soubresauts des années 1970, ce type d'explosion de violence est devenu moins courant, essentiellement parce qu'il y a eu moins d'étincelles pour mettre le feu aux poudres. Mais selon Mark Sawyer, un professeur de sciences politiques à l'Université de Californie à Los Angeles, un événement majeur comme l'acquittement des policiers qui avaient battu sévèrement Rodney King, un chauffeur de taxi noir et provoqué les émeutes de 1992 à Los Angeles, pourrait «réveiller la bête».

Pour le sociologue Michael Dawson, une hostilité depuis longtemps ancrée dans l'opinion publique envers tout radicalisme ou activisme a tempéré l'ampleur des manifestations aux Etats-Unis.

Aujourd'hui, une majorité de la population est opposée à la guerre en Irak, selon les sondages. Mais les manifestations ne mobilisent guère plus de quelques dizaines de milliers de personnes, même lors d'anniversaires marquants.

Crise économique aidant, le pessimisme qui semble frapper les Etats-Unis tempère également les velléités de protestation, souligne Michael Dawson, faisant allusion à un récent sondage qui montrait que 81% des Américains jugent que le pays est sur la mauvaise voie.

«Il faut avoir la conviction que les choses peuvent changer en mieux pour arriver à mobiliser les gens, ou alors il faut se sentir tellement acculé qu'on est obligé de faire quelque chose», ajoute-t-il. / MOB-ats-afp

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