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Fenêtre sur l?Italie au pied des Combins

Tunnels creusés dans la roche, cascades bruyantes, edelweiss soyeux, lacs couleurs thé crème ou mer des Caraïbes, neiges éternelles, maisons en pierres taillées: la balade de deux jours que nous décrivons aujourd'hui flatte les sens. Une rampe de décollage pour pensées aériennes... A défaut de rendre poète, la Fenêtre-de-Durand émerveille ceux qui y passent. Plutôt qu'un col, c'est un long plan incliné qui s'élève doucement, monte encore, jusqu'à s'arrêter net au seuil des 2800 mètres. Au-delà: l'Italie. Ce passage au pied du massif des Combins permet de relier Mauvoisin, dans le val de Bagnes, au village de Vaud, dans la région d'Aoste.

14 août 2007, 12:00

Deux jours de vadrouille sans moteur, ponctuée d'une myriade de lacs au format de poche. Le car postal s'arrête à Mauvoisin, au pied du barrage. Dernier bistrot avant la gare routière d'Aoste (excepté la cabane de Chanrion). Un sentier, un bout d'asphalte, puis un tunnel s'engouffre dans la montagne.

Prendre le boyau qui file à gauche et débouche sur la couronne de béton. D'un côté, 250 mètres de vide. De l'autre, les eaux couleur thé crème du lac. Et au-dessus, les neiges éternelles des Combins qui triomphent dans toute leur blancheur.

Le barrage traversé, nouveau tunnel: le sentier qui longe la rive est tantôt creusé dans la roche, tantôt accroché à la pente. Il grimpe ensuite dans les pâtures, zig après zig et zag après zag, sous des cascades qui se pulvérisent en panache de gouttelettes. Prenez le temps de flâner: il n'est pas rare, par ici, de pouvoir caresser de l'?il les pétales poilus (pardon, soyeux) d'une cohorte d'edelweiss...

Bleu sur vert, le lac de Tsofeiret inaugure une série de confettis azur posés sur l'herbe. Reste à franchir le lit du glacier du Brenay, qui n'est plus qu'une plaine de caillasse désolée. Et l'on redescend déjà sur les lacs de Chanrion qui entourent l'agréable cabane du même nom.

Une bonne nuit de sommeil n'est pas de trop avant d'attaquer la suite. C'est qu'avant de monter à la Fenêtre-de-Durand, il faut descendre. Près de 400 m de dégringolade jusqu'au fond de la vallée, tout ça pour remonter, mètre par mètre, juste en face. Le paysage vous dédommage largement: à gauche la masse sombre du Mont-Gelé, et droit derrière, la blancheur élégante du glacier d'Otemma.

Quand ça s'arrête de monter, ça y est: vous êtes en Italie. Une borne et quelques cairns gardent cette frontière solitaire. C'est par là que l'économiste italien Luigi Einaudi a fui le fascisme, en 1943, avant de devenir président de la «Repubblica», cinq ans plus tard. Pour notre part, descente vers l'alpe des Thoules. Des chiens y régentent les troupeaux en experts, tandis que le Mont Vélan baigne son reflet dans deux lagons couleur Caraïbes.

Plusieurs virages plus loin, un sentier quitte la route carrossable (balisage jaune «Tour des Combins») pour rejoindre la petite retenue d'eau de By. Il n'y a alors plus qu'à se laisser couler au bas des lacets, parmi les mélèzes, pour rejoindre le fond de vallée. Une fois sur la route goudronnée, laisser derrière soi le hameau de Glacier et poursuivre jusqu'à Vaud.

Pas de café en vue, mais d'adorables maisons en pierres taillées, des fondations jusqu'à la cheminée. L'arrêt du bus est en bas du village. / AMO

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