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Facile à lire, «maçon-ne-s»?

Contrairement à ce qu'affirme l'Académie française, la féminisation du langage n'alourdit pas un texte. Après un petit temps d'adaptation, il est possible de lire à une vitesse normale les «avocates et les avocats» ou «les avocat-e-s».

10 sept. 2006, 12:00

Telle est la conclusion d'une étude de chercheuses et chercheurs en psycholinguistique de l'Université de Fribourg, intitulée «Lourdeur de texte et féminisation: une réponse à l'Académie française». Selon l'institution, «il est inutile, pour désigner un groupe de personnes composé d'hommes et de femmes, de répéter le même substantif ou le même pronom au féminin puis au masculin.» L'académie recommande également d'éviter l'usage de barres obliques ou de parenthèses pour signifier le féminin (écrire par exemple «les adhérent(e) s»).

Au singulier, lorsque le masculin revêt un sens générique, de telles surcharges n'apportent aucune information supplémentaire et gênent la lecture, affirme encore l'académie sur son site internet. «C'est peut-être lourd, mais on s'y habitue très vite», rétorque Pascal Gygax, de l'Université de Fribourg.

Pour le prouver, il a fait lire à vingt étudiantes et vingt étudiants cinq textes mettant en scène cinq métiers et rédigés de quatre manières différentes: «les maçons», «les maçonnes», «les maçon-ne-s» et «les maçons ou les maçonnes». Il en ressort que si la lecture de la première phrase rédigée sous forme féminine ou épicène est ralentie, dès la seconde elle redevient normale.

Ceci sans compter le fait que l'utilisation du masculin générique pousse à une représentation biaisée en défaveur des femmes. Dans deux autres études réalisées avec les universités de Berne, Sussex (Angleterre) et Trondheim (Norvège), les scientifiques montrent en effet que la représentation mentale d'une profession change si l'on féminise le texte. /ats

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