Le Kunsthaus de Zurich présente jusqu'au 12 septembre la première rétrospective européenne du photographe allemand Thomas Struth. Cent photographies, de grand format pour la plupart, illustrent le travail réalisé par cet artiste depuis 1978.
Depuis le succès de ses «images de musée» dès le début des années nonante, Thomas Struth, né en 1954 à Geldern, figure parmi les photographes les plus influents et les plus chers au monde. L'objectif de l'exposition zurichoise est de rendre son travail accessible au grand public et de montrer sa cohérence, a déclaré hier le curateur de l'exposition Tobia Bezzola.
Même si la photographie n'est pas un art aussi populaire que la peinture, chaque visiteur devrait se sentir concerné par le travail de l'artiste-voyageur. A peine entré dans la salle, le curieux est confronté à lui-même: il se retrouve nez à nez avec une série de photos montrant le public visitant un musée à Florence.
Les autres séries de photos présentées dans le cadre de cette exposition thématique ne laissent pas non plus le visiteur tranquille. En photographiant des monuments, les rues des métropoles modernes ou encore de complexes réalisations techniques, l'artiste interroge ce qu'il appelle «l'histoire de l'ambition humaine».
Celle-ci se révèle pour Thomas Struth dans les réalisations collectives, que ce soit dans les cathédrales médiévales, la structure d'une ville ou la plateforme pétrolière qui clôt l'exposition. Comme les lieux de culte photographiés par l'artiste allemand, l'engin gigantesque fascine et inspire le respect.
Mais l'immense photographie a aussi quelque chose de menaçant. Une impression renforcée suite au désastre provoqué par la plateforme de BP dans le Golfe du Mexique.
Le photographe ne s'intéresse toutefois pas qu'aux réalisations collectives. Dans sa série de portraits de famille, il se permet une incursion dans l'espace privé. Et dans la salle centrale de l'exposition, le spectateur est invité à faire une pause en admirant de luxuriantes forêts vierges. /ats