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De l'ours au serpent à sonnettes, le Canada abrite une faune très riche

L'Alberta s'est surtout fait connaître par les Jeux olympiques de 1988, à Calgary. Mais cette province de l'Ouest canadien, avec ses Montagnes rocheuses, ses collines préalpines et ses plaines à perte de vue est un paradis pour la faune sauvage. Reportage. Les Nord-Américains parlent de Wildlife, de vie sauvage. Toute la faune de l'Ouest canadien ne présente cependant pas le même degré de sauvagerie. Certains animaux sont assez faciles à voir dans les parcs nationaux des Montagnes rocheuses, d'autres se font désirer. Petit florilège d'observations et d'émotions vécues en Alberta entre le 13 septembre et le 3 octobre.

15 oct. 2007, 12:00
Face au crotale

Un bruissement. Et un sifflement, Tsssss! Arrêt immédiat. Peu de doute, comme nous en avertissent des panneaux, des serpents à sonnettes vivent dans ce coin de la Milk River, au milieu des immenses plaines du sud-est de l'Alberta. Un regard dans les hautes herbes confirme le sentiment: un crotale est lové à un mètre du sentier. Il n'agite pas sa «sonnette» de mise en garde, demeure immobile. Face à face émouvant, et prudence réciproque, le temps de lui tirer le portrait. Ce reptile menacé de disparition - des signaux demandent aux automobilistes de veiller à ne pas les écraser durant leur migration vers leurs lieux d'hibernation - est certes très venimeux, mais considéré comme peu agressif. Il faut pratiquement lui marcher dessus pour qu'il morde. Retraite sur la pointe des pieds pour visiter à côté le site de Writing-on-Stone. Sur ces falaises colorées, les tribus amérindiennes Blackfoot ont notamment dessiné des bisons, jadis innombrables, que leurs chasseurs pistaient dans les prairies infinies.

Le brame du wapiti

Grand cousin de notre cerf européen, le wapiti est assez facile à repérer dans les parcs nationaux de Jasper ou de Banff, dans les Rocheuses canadiennes. Il se promène aux portes des villes, quand il ne broute pas carrément les jardins. Difficile de faire des observations originales... Par chance, septembre, c'est l'époque du rut, où les mâles viennent parader au milieu des hardes de biches. Très excité, l'un de ces cerfs glisse ses bois dans la ramure d'un arbre et «se bat» soudain contre lui, comme s'il s'agissait d'un concurrent. Bonds et pirouettes impressionnants. Un autre soir, un grand mâle veille fièrement sur son harem et brame au crépuscule. Mais autant le cri nuptial du cerf européen tient du mugissement du taureau mélangé au rugissement d'un lion, autant celui du wapiti est étonnamment haut perché et plaintif pour une si grosse bête.

L'homme qui a vu l'ours

Une silhouette sombre se glisse entre les bouleaux jaunis par l'automne. Image de rêve. Un ours noir déambule à 70 mètres, dans le parc des Lacs-Waterton, près de la frontière avec les Etats-Unis. Spectacle beaucoup plus émouvant et authentique que celui offert par l'un de ses congénères observé la veille au milieu de la route, près du golf, et affublé d'une marque jaune à l'oreille pour un suivi scientifique. Les ours noirs, appelés aussi baribals, et les grizzlys, plus discrets et plus rares, peuplent les Montagnes rocheuses et les collines adjacentes. Même quand ils demeurent invisibles, ces grands Teddy Bear laissent leur esprit planer dans les bois. Bien qu'un ranger nous affirme qu'aucun ours n'a été signalé récemment près du lac Akamina, dans cette haute vallée isolée, une balade dans la pénombre suscite un sentiment très particulier au domaine de l'ours.

Entre élan et patience

L'un des seigneurs des vallées humides des Rocheuses, c'est l'orignal, appelé élan en Europe du Nord. Un seigneur qui se fait parfois désirer. Des centaines de kilomètres, des heures d'affût, et toujours rien. Dernière tentative, début octobre, dans les Kananaskis, non loin des pistes de ski des JO de 1988. Et là, enfin, une femelle dans un marécage. Il ne s'agit guère que d'une ombre se déplaçant au ralenti sous une tempête de neige, mais l'atmosphère est magique. Observation d'autant plus belle qu'il a fallu l'attendre. Un animal sauvage, même dans un pays où la faune abonde, ne se plie pas à notre volonté de dépaysement. / AXB

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