Du 1er au 9 juillet, le Nifff, alias le Festival international du film fantastique de Neuchâtel renoue avec les séances, conférences et événements en présentiel. Pour satisfaire aux attentes d’un public avide de vraies rencontres et de liberté, Pierre-Yves Walder a choisi de remettre les formules en ligne ou hybrides à plus tard. Pour autant, le directeur artistique et son équipe fraîchement émoulue n’ont pas été avares en idées.

L’open-air sis à la Place des Halles, qui accueillera aussi bien les spectacles le jour pour enfants que les projections la nuit, se verra ainsi décoré d’un véritable Palais des glaces muni de miroirs quasi hallucinogènes. Le festival off, au Jardin anglais, va lui aussi prendre une dimension inédite grâce à un étage supplémentaire.

Maison de maître fondée en 1735, la Petite Rochette, désormais dite «La villa», constituera le nouveau lieu du Nifff, à même de déployer des installations immersives, dont une expérience détonante qui permet de donner naissance à votre propre bébé cyborg!

Année du requin

S’agissant des films, l’équipe du Nifff en a visionné pas moins de 800 pour en sélectionner 120. Et là aussi, le directeur Pierre-Yves Walder a innové en dotant le festival d’une section queer (lire ci-contre) et en organisant une Shark Night à l’occasion de la sortie de «L’année du requin», remake improbable des «Dents de la mer». Pour le reste, le Nifff conserve ses catégories habituelles et ainsi toute son identité.

A l’image de sa traditionnelle section dédiée au cinéma asiatique, dont le cru 2022 s’annonce riche en actions mouvementées des plus diverses, du polar japonais au lézard géant thaïlandais, en passant par le film d’arts martiaux chinois réalisé avec des marionnettes.

Les festivités débuteront le 1er juillet avec les projections du drame mystique «Les cinq diables» de Léa Mysius, à ne pas manquer au vu de la qualité de son précédent «Ava». Le jury sera présidé par Joyce Carol Oates, grande figure de la littérature fantastique et féministe américaine, également invitée d’honneur du Nifff.

Elle et ses acolytes auront la tâche de départager les 14 films de la compétition internationale, dont le très attendu «Men», une fable macabre nichée au cœur de la nature verdoyante d’Angleterre et réalisée par Alex Garland, auteur du roman «La plage».

«Les cinq diables», de la réalisatrice française Léa Mysius, sera présenté en ouverture et en open air le vendredi 1er juillet. Photo: Filmcoopi

Gore et grandiloquent

Riche en inédits ou classiques projetés à l’open air (comme «E.T.», dont il faudra s’arracher les places), cette 21e édition est aussi marquée par le retour de cinéastes déjà passés par le Nifff. Parmi les Ultra Movies, autrement dit les films les plus radicaux à déguster jusqu’à tard dans la nuit, on pourra ainsi découvrir «Occhiali Neri», le nouveau film gore et grandiloquent de Dario Argento, digne représentant du giallo.

L’Espagnol Alex de la Iglesia fera aussi son retour dans cette section avec «Veneciafrenia» et sa société secrète qui s’en prend aux touristes visitant Venise. Du côté des Films of the Third Kind, le réalisateur sud-coréen Park Chan-wook, lauréat du Prix de la mise en scène à Cannes avec «Decision to Leave», mettra sans doute tout le monde d’accord.

Notons également que le festival offrira comme toujours une belle visibilité aux cinéastes suisses, en présentant par exemple «Soul of a Beast» de Lorenz Merz, l’un des grands gagnants des Prix du cinéma suisse 2022.

Enfin, le Nifff Extended réunira comme toujours nombre de conférences, expositions, tables rondes et rencontres avec des spécialistes en création digitale… L’occasion de découvrir le fantastique sous toutes ses coutures.

Infos pratiques

Programme complet et billetterie sur www.nifff.ch

Le Nifff, fantastique et plus présent que jamais

Pour la première édition de son directeur artistique Pierre-Yves Walder, le festival de cinéma neuchâtelois fait le plein de nouveautés et présente une affiche de plus de 120 films.