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Cinéma: le film "Jusqu'à la garde", qui dénonce les violences conjugales, triomphe aux César

Le film "Jusqu'à la garde" de Xavier Legrand est le grand vainqueur des César 2019 du cinéma français. Il met en scène les violences conjugales. Léa Drucker couronnée meilleure actrice. "Le grand bain" est le grand... battu de la soirée.

23 févr. 2019, 08:18
Xavier Legrand, Léa Drucker et le producteur Alexandre Gavras: le triomphe de "Jusqu'a la garde" aux 44e Cesar.

Les César ont couronné vendredi le film choc sur les violences conjugales "Jusqu'à la garde", avec quatre prix, dont celui de meilleur film et celui de la meilleur actrice. L'autre favori de la soirée, "Le Grand bain" repart en revanche qu'avec une seule récompense.

"Jusqu'à la garde", le premier long-métrage de Xavier Legrand et film marquant sur un sujet de société difficile, a encore reçu le prix du meilleur scénario original et celui du meilleur premier film.

"Quand on a tourné le film en 2016, il y avait 123 femmes qui avaient été assassinées par leur conjoint et ex-conjoint. Aujourd'hui, depuis le 1er janvier 2019, 25 femmes ont été assassinées, ce qui veut dire que l'on est passé à une femme tous les deux jours, alors qu'en 2016, c'était une tous les trois jours", a déclaré Xavier Legrand, en recevant son prix.

 

 

"Il serait temps de penser à ces victimes à un autre jour que le 25 novembre", journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, a-t-il ajouté.

 

 

"Récompense à toutes les Miriam"

"Je voudrais dédier cette récompense à toutes les Miriam, toutes ces femmes qui ne sont pas dans une fiction, qui sont dans cette tragique réalité", a souligné de son côté Léa Drucker, César de la meilleur actrice. Elle incarne dans le film une mère de famille qui tente de se reconstruire après une séparation avec un mari violent.

La comédienne de 47 ans, très émue de remporter son premier César, a salué "toutes les femmes, toutes les féministes, qui écrivent, agissent, prennent la parole et défendent au quotidien la cause des femmes, qui bravent parfois des tempêtes d'insultes et d'agressivité en tous genres".

Les César ont aussi récompensé à deux reprises le film "Les Chatouilles" d'Andréa Bescond et Eric Métayer sur la pédophilie, qui a reçu le prix de la meilleure adaptation et celui de la meilleure actrice dans un second rôle pour Karin Viard.

"Merci pour la visibilité de ce sujet parce que cela touche beaucoup d'enfants", a souligné Andréa Bescond, au sujet de ce film adapté d'une pièce récompensée aux Molières. "Peut-être, qu'un jour, on va être écouté. Peut-être, qu'un jour, on va bousculer les tabous", a-t-elle dit la voix brisée.

 

 

Encore un César pour Audiard

Le César de la meilleure réalisation est revenu à Jacques Audiard, qui a déjà remporté deux fois ce même trophée (pour "De battre mon coeur s'est arrêté" et "Un prophète"). Son western franco-américain "Les frères Sisters", son premier film entièrement en anglais, a également reçu plusieurs prix techniques, ceux des décors, du son et de la photographie.

C'est le bluffant Alex Lutz qui a été sacré meilleur acteur pour son rôle dans "Guy" qu'il a également réalisé et où il s'est vieilli de 30 ans pour incarner, méconnaissable, une ancienne gloire de la chanson.

L'autre grand favori de la soirée avec "Jusqu'à la garde" avec dix nominations, "Le Grand bain", comédie sociale à succès de Gilles Lellouche sur des quadragénaires et quinquagénaires déprimés, qui se lancent dans la natation synchronisée, est en revanche reparti quasi bredouille.

 

 

Seul le chanteur et acteur Philippe Katerine a été récompensé par le César du meilleur second rôle masculin pour son rôle d'employé de piscine municipale timide et enfantin qui se gave de sucreries.

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