Prétendre évoquer Amsterdam, c'est un peu comme vouloir raconter Venise, à laquelle on l'a si complaisamment comparée; périlleuse tentative, après tant d'auteurs et de poètes qui ont balisé l'itinéraire, de canaux en canaux. Faut-il s'en remettre à Montesquieu, connaisseur des deux villes: "J'aimerais mieux Amsterdam que Venise, car - à Amsterdam - on a l'eau sans être privé de la terre"?
L'eau, la terre... voilà bien les deux composantes d'un territoire qui - selon le dicton - n'a pas été façonné par le Créateur du monde, mais bien par les Hollandais eux-mêmes. Est-ce à cette rude maîtrise des éléments qu'ils doivent le caractère opiniâtre et méthodique qu'on leur prête volontiers? Et ce fameux goût de l'accueil, de la liberté et de la tolérance (actuellement quelque peu chahuté)... ne vient-il pas de leur historique ouverture sur le monde, de cette époque glorieuse où - rentrés le cul cousu d'or - ils...