Le Bâlois n'a certes que partiellement réalisé son rêve de gosse dimanche, le fantasme d'un incroyable doublé Wimbledon/titre olympique de simple sur «son» gazon de Church Road s'évaporant sous les coups de boutoir d'un Andy Murray royal. Il pourrait être de la partie aux JO 2016 à Rio, où le tournoi devrait se dérouler sur ciment. Mais ses ambitions seront forcément moindres, lui qui fêtera ses 35 ans trois jours après la cérémonie d'ouverture.
Fêté comme un champion olympique par les nombreux supporters accourus dimanche soir à la House of Switzerland, Roger Federer doit savoir se satisfaire de l'argent, assuré de haute lutte après une extraordinaire demi-finale remportée 19-17 face à Juan Martin Del Potro. Le Bâlois, 31 ans mercredi, a tout gagné: sept Wimbledon, cinq US Open, quatre Open d'Australie, un Roland-Garros, 20 Masters 1000 et une médaille d'or olympique en double.
Reste la Coupe Davis
La quête du titre du double à Pékin aux côtés de Stanislas Wawrinka - et surtout l'incroyable émotion qu'elle avait suscitée chez lui - avait déjà laissé croire qu'il allait revoir ses priorités. A chaud, le Bâlois avait d'ailleurs affirmé qu'il serait bien présent sept mois plus tard aux Etats-Unis au 1er tour de l'édition 2009. Son forfait tardif pour ce match avait d'ailleurs déçu jusqu'à ses plus fervents supporters.
Roger Federer se savait capable de repousser encore ses limites pour ajouter de nouveaux chapitres à sa légende. A raison. Une olympiade plus tard, il s'est approprié tous les records majeurs de son sport. Sevré de titre du Grand Chelem pendant 30 mois, retombé jusqu'à la 4e place mondiale, Roger Federer a fait définitivement taire toutes les critiques en retrouvant les sommets il y a quatre semaines. Son septième sacre de Wimbledon lui permettait d'égaler Pete Sampras, qu'il dépassait dès la semaine suivante avec une 287e semaine passée sur le trône du tennis mondial.
Le Bâlois n'a désormais absolument plus rien à prouver, et nombre de ses records sont sans doute là pour l'éternité. Toujours fier de défendre les couleurs de son pays - il avait d'ailleurs embrassé le drapeau helvétique brodé sur son polo après sa demi-finale -, il peut s'attaquer à son défi ultime. Un Saladier d'Argent vaudrait tout l'or du monde pour le Bâlois. Il rêve certainement toujours d'effacer le souvenir d'une demi-finale perdue en Australie en 2003 qui n'aurait jamais dû échapper à l'équipe de Suisse.