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EPFL: l'invention qui permet de retourner les patients alités sans effort

Des chercheurs de l’EPFL ont développé un système permettant de retourner les patients alités sans effort. Une étudiante de l’Instant-Lab de l’EPFL, à Neuchâtel, a participé aux recherches.

02 févr. 2021, 14:47
Retourner un patient intubé sur son lit de soins intensifs mobilise cinq à six personnes et représente un important effort physique.

Des chercheurs de l’EPFL ont développé un système permettant de retourner sans efforts des patients alités. Le dispositif divise également par deux le personnel nécessaire.

Retourner un patient intubé sur son lit de soins intensifs mobilise cinq à six personnes et représente un important effort physique. Lors d’un coma artificiel, ce geste est effectué au minimum deux fois par jour pour chaque patient afin d’optimiser sa respiration et éviter les escarres.

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Charles Baur et une équipe composée d’assistants scientifiques et d’une étudiante de l’Instant-Lab de l’EPFL à Neuchâtel ont mis au point un système simple, baptisé Décubitus, qui permet à seulement trois personnes de retourner les patients sans effort physique. Testé sur des mannequins dans l’hôpital simulé de l’Institut et Haute Ecole de la Santé La Source, à Lausanne, ainsi qu’aux soins intensifs de l’Hôpital universitaire de Genève, ce dispositif breveté, prêt à être industrialisé, semble faire l’unanimité, écrit l’EPFL.

Fermement maintenu

Les pièces de métal développées par l’Instant-Lab arriment le drap du dessus avec celui du dessous au plus près du corps en quatre endroits: de chaque côté des épaules et des genoux. À chaque fois, les deux épaisseurs de tissu sont enroulées autour d’une petite tige qui vient se loger dans un autre élément métallique afin de verrouiller le dispositif.

Le patient se retrouve ainsi fermement maintenu entre les draps. Sur l’un des côtés du corps, les pièces métalliques sont dotées d’orifices où viennent s’accrocher des mousquetons. Ceux-ci sont reliés à une cigogne, système de levage habituellement utilisé dans les hôpitaux pour le transfert des personnes, qui permet de faire progressivement basculer le patient sans effort physique pour le personnel soignant.

Le malade, initialement en position ventrale, est soulevé jusqu’à atteindre une position latérale. Il est ensuite délicatement reposé sur le dos. Le processus inverse est réalisé de la même manière.

Se concentrer sur la technique

Seuls trois infirmiers ou aides-infirmiers sont mobilisés et n’ont ainsi plus le poids du patient à soulever. «Ce système, très doux, permet aux soignants de se concentrer uniquement sur la technique du retournement», résume Dominique Truchot-Cardot, médecin et responsable du laboratoire d’innovation de la Haute Ecole de la Santé La Source, cité dans le communiqué.

Brevetées par le Service de transfert de technologie de l’EPFL, les pièces nécessaires sont prêtes à être produites en série. Le défi est maintenant de trouver des fonds pour lancer l’industrialisation, conclut la haute école lausannoise.

En novembre dernier, l’EPF de Zurich avait également présenté un système permettant de retourner plus facilement les patients. Appelé «Wende-Tacos», il se compose de deux matelas entre lesquels le patient est en quelque sorte pris en sandwich et retourné à l’aide de sangles.

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