Ascona-Locarno Terre de champions

Spectaculaire. C’est le mot qui vient à l’esprit en découvrant le panorama qui s’offre à nous depuis ce promontoire de la Via Santuario à Orselina. La vue sur le «Rocher» de Locarno, avec son sanctuaire della Madonna del Sasso, le lac Majeur et le delta de la Maggia, est aussi apaisante que fabuleuse. Pas étonnant que l’endroit plaise tellement à Ricky, qui apprécie tout autant la magie et le calme de la nature que la fébrilité des feux de la rampe. Ce vice-champion d’Europe du 400 m et demi-finaliste olympique trouve, entre la luxuriance arborée de sa vallée d’origine et les ors de sa carrière internationale, l’équilibre qui lui convient. Ambassadeur pour Ascona-Locarno, le sprinteur n’a aucune peine à vanter les mérites de la région qui a vu naître ses talents.

Tu nous fais découvrir un endroit sublime, qu’est-ce qu’il représente pour toi?

RICKY PETRUCCIANI J’ai la chance de voir La Madonna del Sasso depuis la fenêtre de chez moi à Locarno. J’y viens souvent le matin pour petit-déjeuner sur la terrasse du Restaurant du Funiculaire avec sa vue incroyable sur le sanctuaire, le lac et les montagnes. Parfois, je fais le trajet à pied, par l’ancien chemin de croix. C’est une petite demi-heure de marche. Le parcours est magnifique jusqu’au parvis et là-haut, le spectacle dépasse l’imagination.

Tu as du plaisir à remplir ton rôle d’Ambassadeur pour Ascona-Locarno?

C’est un grand honneur pour moi de pouvoir officiellement représenter ma région. Et j’adore le faire car les activités sont toujours agréables, dans des environnements chaque fois différents. En plus, c’est aussi l’occasion de se retrouver avec Ajla et Noè,les deux autres ambassadeurs, (ndlr Ajla del Ponte et Noè Ponti) en dehors des compétitions et des entraînements. 

Malgré ta carrière nationale, tu as réussi à continuer à vivre à Locarno, comment tu gères ça?

J’ai d’abord vécu à Zurich entre 2017 et 2020, mais quand le covid est arrivé, je suis rentré à la maison et n’ai plus eu envie de repartir. Maintenant je m’entraîne à Zug, c’est une heure et demie de train et je fais les trajets quatre fois par semaine. C’est contraignant, mais ça en vaut vraiment la peine. Quand on vient de cette région, on ne peut pas s’en éloigner bien longtemps. Vivre dans le Val Onsernone n’aurait pas été possible, c’est trop isolé, mais Locarno est bien desservi et les transports sont rapides. C’est super facile.

Tu restes très attaché au Val Onsernone, la région où tu as grandi. Peux-tu nous la décrire?

C’est un endroit très particulier, bien différent des autres vallées plus touristiques comme Valle Verzasca ou Valle Maggia. C’est plus sauvage et isolé. Ça ressemble encore à ce que c’était il y a 60 ans : des forêts et de vieux moulins. Le temps n’a pas d’emprise sur cette vallée. J’y ai énormément de souvenirs. Je suis heureux et reconnaissant d’y avoir grandi, car je sais que c’est de là que vient ma force et mon envie de me dépasser. C’est si loin de tout que pour avoir une chance de quitter son village, il faut saisir ce qu’on a et travailler très dur. Ça donne une grande valeur à ce que je fais.

Que recommandes-tu aux Romands qui souhaiteraient découvrir cette vallée?

Loco est très joli. Non loin, il y a de beaux endroits où se baigner dans la rivière, mais il faut être prudent quand on ne connaît pas, car la rivière peut être dangereuse. Je recommande la visiste de Vergeletto, c’est là que l’on produit à nouveau la Farina Bona que j’adore. Il y a aussi les bains thermaux naturels de Craveggia, qui sont des bains très anciens dans un cadre incroyable.

Est-ce que ton exploit aux Championnats européens l’été dernier à Munich a changé quelque chose à ta façon d’envisager ta carrière?

Depuis cette performance, j’ai encore plus envie de gagner, car maintenant je sais que j’en suis capable. Ça a augmenté ma confiance en moi et aussi ma motivation à l’entrainement.

Et la façon dont les gens te voient?

C’est vrai que les autres athlètes me considèrent différemment à présent. Ils sont plus attentifs à ce que je fais.

Es-tu fier de représenter le Tessin internationalement, à un tel niveau de compétition?

Bien sûr! A l’étranger, les gens sont toujours étonnés de m’entendre parler italien, car ils ne connaissent pas le Tessin et ne savent pas qu’en Suisse on parle plusieurs langues. Je leur explique toujours que c’est la plus belle région de Suisse (rires) et que nos paysages et notre climat sont bien différents de ce qu’ils imaginent.