Dimanche 19 juillet 2026, Metlife Stadium de New-York, 16 heures locale, 22 heures en Suisse. C’est fait. Le graal. Le miracle. L’exploit. La Nati (équipe Nationale Suisse de football pour les asportifs) vient de remporter la finale du Mondial 2026 (de foot, pas de hornuss).

Personne n’y croyait et pourtant nos valeureux héros (et pas zéros comme aurait dit Adolf Ogi) brandissent haut la Coupe du Monde. Je ne vous relate pas toutes les péripéties qui ont conduit à cette victoire. La quasi-élimination en phase de groupe, un but à la 109ème minute de l’Azerbaïdjan (ce mondial est assez original) qui qualifie la Suisse aux points. Puis cette terrible demi-finale contre la France, qui nous menait trois à zéro à la 8ème, avant que Mbappé ne se mette en grève à la suite d’un refus de son augmentation exigée sur le terrain. Grève suivie pour le principe par la moitié des Bleus. À onze contre six, la Suisse réussit à remonter de justesse. Triste image que la sortie de Mbappé tenu par les oreilles par Emmanuel Macron d’un côté et Michel Platini (devenu ministre des Sports pile à sa sortie de prison) de l’autre. On parle d’une sévère fessée dans les vestiaires.

En finale, l’équipe Suisse a déroulé (comme on dit dans le métier, mais je ne sais pas ce qu’on déroule). Trois à zéro contre le Brésil dont tous les sélectionnés jouent dans les Émirats et n’ont pas supporté le décalage horaire ni le manque de luxe des hôtels américains. Bref, la Suisse est championne du monde.

Moments de folie aux quatre coins de la Confédération. Les klaxons des voitures électriques s’en donnent à cœur joie dans les rues de nos villes jusqu’à épuisement des batteries. Viteos en profite pour augmenter en douce le prix du courant. C’est l’extase nationale. La jouissance euphorique de fierté helvète.

Jusqu’à ce moment. Cette bascule. Ce couac qui jette un froid dans la chaleur de la liesse. Un coup de folie. Un moment d’absence. Une montée d’hormones. Notre présidente et ministre des Sports Viola Amherd qui dérape. Le pays entier est horrifié par l’image. La voilà qui se jette sur le vieux capitaine Xherdan Shaqiri, l’enlace, le maintient fermement par la tête et lui roule une galoche dont seules les Haut-Valaisannes ont le secret. Une bonne tape sur les fesses, et hop au suivant. Toute l’équipe y passe.

Dès cet instant surréaliste, le pays est coupé en deux. Linguistiquement, c’est pour une fois le cas de dire. Celles et ceux qui trouvent que quand on est content, qu’on veut communiquer sa joie, on peut tout de même obtenir un bisou. Même s’il n’est pas tout à fait consenti. Et ceux et celles qui crient au scandale, à l’agression sexuelle, à l’abus de pouvoir de la reine de Brigue.

Notre présidente s’emberlificote dans ses excuses. Elle avoue avoir déjà été tenté d’embrasser un militaire à La Chaux-de-Fonds en 2023, mais les autorités l’avaient isolée dans une nacelle pour éviter tout débordement. Elle réfléchit à sa démission aussi vite que possible, mais aussi lentement que nécessaire.

Tout bon Suisse se demande comment réagir quand une femme vole un baiser à un homme plus jeune qu’elle. Heureusement, c’est une fiction. Pour qu’elle devienne réalité nous avons trois ans pour nous préparer (côté public) et pour apprendre à jouer (côté Nati).

Patin glacial

Un baiser forcé secoue la presse mondiale depuis la fin de la Coupe du monde féminine de football. Ce scandale a inspiré cette chronique à Christophe Bugnon.