Dans le cadre des festivités de son 150e anniversaire, le musée de Saint-Imier a invité hier soir la population au vernissage d'une exposition temporaire intitulée «De la leçon de chose à l'art contemporain, La collection d'art plastique».
Il a coulé beaucoup d'eau sous les ponts de la Suze depuis 1861, l'année où un petit groupe de passionnés de sciences naturelles ont constitué le musée de Saint-Imier. Pour ce faire, ils avaient réuni leurs collections privées au sein du nouveau collège secondaire. Ces collections y trônent jusqu'en 1957 avant de devoir céder la place. Ce sera le début d'une longue éclipse qui s'est prolongée jusqu'en 2002, date de la réouverture du musée à la rue Saint-Martin 8, un bâtiment contigu aux locaux du CCL. Depuis lors, les collections sont partiellement exposées au public dans un cadre parfaitement agréable bien que toujours un peu petit.
Conservateur du musée depuis juin 2008, Claude-Alain Künzi ne manque pas d'imagination pour faire passer les objets de la poussière aux feux de la rampe. Et pour l'épauler, le musée compte depuis mai dernier sur l'Association des Amis du Musée de Saint-Imier et de sa présidente Corinne Perrenoud. Elle s'est d'ailleurs investie dans les manifestations du 150e anniversaire, dont le vernissage d'hier soir.
Des pigeons empaillés sont une référence au passé, de même que des toiles du peintre Paul-André Robert. Témoins d'une discipline artistique infiniment plus moderne, les «photos finish» de Fabrice Nobs sont un clin d'il de quelques centièmes de secondes. Une paille dans une vie déjà vieille de 150 ans! C'est l'histoire de Saint-Imier qui se rappelle de la sorte au bon souvenir de ses habitants.
Hier soir, le conservateur s'est plu à remarquer qu'après 150 ans d'histoire, le musée est à une époque charnière. L'année 2012 sera captivante puisqu'il est prévu de revoir de fond en comble les collections exposées. Un travail considérable qui sera entrepris avec notamment l'aide des Amis du Musée et qui s'annonce franchement passionnant.
De son côté, la conseillère municipale Danièle Kiener a levé le voile sur un projet qui n'est encore qu'au stade d'ébauche. Il s'agirait de déplacer les collections non exposées dans les halles de gymnastique et de créer de ce fait de nouvelles salles d'exposition au musée.
Avec 15 000 pièces, le musée de Saint-Imier comme tous les musées du monde, sera forcément toujours à l'étroit et aucune salle ne sera jamais de trop. Un autre grand projet en phase d'achèvement en témoignera d'ici à la fin de l'année, le catalogue de toutes les pièces en possession du musée.