C'est Georges Bilat, agriculteur à l'entrée de la localité, qui touchera la timbale. En plus, les impôts d'Etat, communal et ecclésiastique ainsi que le remboursement de contributions agricoles sont à charge de la commune. Le souverain se prononcera le 29 novembre prochain.
Pour la commune, c'est le prix à payer pour donner un ballon d'oxygène à sa zone industrielle. En effet, après la construction de la Migros dans ce secteur, elle ne dispose plus de réserve. Le terrain convoité - un grand carré - se situe près de Landi, sur le lieu dit «Sur la Courbe Roye». C'est une zone réservée au développement du village.
Outre l'acquisition de ces terres, la commune demande à ses citoyens de voter un crédit de 1,38 million de francs pour viabiliser ce lotissement. Il demande aussi d'avoir les mains libres pour les transactions futures sur ces terres.
Georges Bilat dispose actuellement de deux fermes, une vétuste au village, une rénovée à Muriaux. Il espère pouvoir racheter quelques hectares de terres, réduire un peu son cheptel (il va perdre sept ou huit droits sur les pâturages communaux) et concentrer son activité sur un site.
On le voit, à moyen terme, le rural pourrait être abandonné au village. Si l'on s'en réfère à la mémoire intacte de Pierre Luder, il y avait encore 35 agriculteurs dans le village de Saignelégier en 1935. Si Georges Bilat quitte sa ferme, il n'en restera qu'une seule dans la localité, alors que trois autres domaines se trouvent à l'extérieur (sans parler des métairies), en pleine nature. Preuve de l'incroyable développement du chef-lieu franc-montagnard en un demi-siècle. Il a complètement changé de visage. / MGO