«Le mouvement altermondialiste a bien compris qu'il ne pourra atteindre ses buts s'il ne s'allie pas avec les luttes ouvrières (). Les méthodes et les stratégies du conseil d'administration (réd: de Swissmetal) sont un pur produit des dogmes économistes du forum de Davos», a lancé Michel Némitz, membre de l'organisation et figure emblématique de la coopérative d'Espace noir à Saint-Imier. Un discours qui, en filigrane, répond à la méfiance manifestée par les autorités de Reconvilier. Présent pour «s'assurer que tout se passe bien», le maire Flavio Torti est resté sceptique quant au rapprochement du WEF et de Swissmetal. Le sentiment d'un amalgame inapproprié également partagé par cette dame, d'un certain âge, venu soutenir Swissmetal et déplorant la présence de certains jeunes «avec ces ceintures cloutées». La crainte de déprédations et les pressions internes à l'entreprise ont retenu les collaborateurs de Swissmetal de participer activement à la manifestation. Aucun discours n'a été prononcé par un membre du personnel. Mais le président de la commission d'entreprise, Mario Grünnenwald relaie l'approbation de ses collègues: «C'est positif qu'on nous soutienne, mais on avait du souci que ça dégénère. Ce serait néfaste pour nous s'il y avait de la casse».
La seule manifestation anti-WEF dans une commune romande s'est déroulée sans dérapage. Encadré par un dispositif imposant de la police cantonale, la manifestation s'est achevée aux environs de 18h dans une atmosphère festive, autour d'une cantine, de vin chaud et d'un concert. /MAG