Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Swissmetal dribble la grève

Refusant de céder aux pressions, la direction de Swissmetal sort un joker. Avec Busch-Jaeger, elle se donne les moyens d'offrir aux clients une alternative aux produits Boillat. Un coup de couteau dans le dos des grévistes Friedrich Sauerländer et Martin Hellweg, respectivement président du conseil d'administration de Swissmetal et CEO et membre de ce conseil, avaient le sourire hier, à Zurich. Martin Hellweg a d'emblée annoncé le rachat de l'usine métallurgique allemande Busch-Jaeger GmbH, sise à Lüdenscheid, en Rhénanie. Le groupe l'avait pourtant abandonnée en 2003 pour cause d'insolvabilité. Mais en 2005, Swissmetal a constaté qu'il s'était créé un sérieux concurrent et que l'entreprise est devenue très rentable. Sa production correspond à 90 % aux produits de l'usine de Reconvilier.

11 févr. 2006, 12:00

Préparé en coulisse, le rachat a été accéléré par la grève, a asséné Martin Hellweg. Et celle-ci aura de lourdes conséquences pour Reconvilier, mais aussi pour le groupe, «puisque les grévistes continuent de nous empêcher d'aller y chercher de la marchandise dont nous avons besoin à Dornach». Une raison qui a poussé la direction à saisir la justice (lire ci-dessous). Il a souligné que depuis la grève, beaucoup de clients de la Boillat se sont déjà tournés vers la concurrence, et en particulier vers Busch-Jaeger.

«Autogoal des grévistes»

En rachetant l'usine allemande, Swissmetal propose à ses clients une alternative aux produits Boillat, a relevé Martin Hellweg. «C'est d'ailleurs la chute des commandes due à la grève qui nous oblige à supprimer 120 postes d'ici à fin avril - et peut-être même 140». A l'horizon 2010, le site de Reconvilier pourrait ainsi ne compter plus que 200 collaborateurs. «J'avais bien dit aux grévistes que leur mouvement constituerait un autogoal», a-t-il lancé.

Pour sa part, Friedrich Sauerländer a souligné qu'il faudra repenser la distribution des tâches et des 75 millions d'investissements prévus entre les trois sites de Dornach, Reconvilier et de Lüdenscheid. Et de préciser que l'usine de Reconvilier n'aura d'avenir que si son personnel accepte les besoins du marché d'aujourd'hui.

Enfin, Martin Hellweg s'est dit touché par les vives attaques dont il fait l'objet. Il a admis avoir fait des erreurs, mais qui n'en fait pas? Seulement, quand le capitaine du navire donne un ordre de navigation, il ne faut pas que le second ou le chef des machines dise autre chose, faute de quoi l'équipage ne sait plus à qui se fier. C'est précisément ce qui s'est passé à Reconvilier, a-t-il souligné. /POU-Journal du Jura

Lire aussi en page 2

Votre publicité ici avec IMPACT_medias