Cette affaire a pour cadre le milieu portugais de la capitale jurassienne. Une ressortissante de ce pays de moins de 30 ans est mariée avec un de ses concitoyens au caractère plutôt jaloux.
Ce mari va apprendre que sa femme, avant leur mariage, a eu une liaison secrète avec son cousin, une liaison cachée car ce cousin était marié. Cette révélation va mettre le ménage en ébullition. D'entente avec son mari, la Portugaise décide d'aller demander des comptes à cet ex-amant qui habite aussi Delémont.
La rencontre sera explosive. Comme une furie, la femme va se jeter sur ce cousin, le gifler et lui donner un coup de poing. Le mari, de son côté, asperge de spray l'ancien amant. La femme va ensuite monter dans sa voiture et accélérer pour foncer de manière délibérée sur l'homme aveuglé. Dans un geste désespéré, le gars va se jeter sur le capot et va taper la tête contre le pare-brise, qui présentera une étoile de quarante centimètres. Puis la femme va tranquillement rentrer chez elle.
Pour sa défense, elle dira qu'elle ne l'a pas vu, qu'elle regardait du côté gauche (l'homme se trouvait sur la droite) pour s'engager dans la circulation. Elle a cru qu'il lui avait lancé quelque chose et affirme qu'elle n'a remarqué les traces de sang que plus tard.
En première instance, elle va être reconnue coupable de délit manqué de meurtre et écoper de 18 mois de prison avec sursis. Elle devra également s'acquitter des frais (plus de 20.000 francs), sans parler du procès civil qui suivra
Hier, en appel, son défenseur a tenté de réfuter le délit manqué de meurtre en soutenant la version de sa cliente. Pour lui, c'est un accident qui s'est produit et la Portugaise devrait être reconnue de lésions corporelles par négligence. Le défenseur de la victime, de son côté, a demandé la confirmation du jugement de première instance. «On tente de créer le doute alors que les faits sont têtus», dira l'avocat. «Elle avait la rage au ventre, c'est impossible qu'elle ne l'ait pas vu», insistera-t-il.
Présidée par Daniel Logos, la Cour pénale a entièrement confirmé le premier jugement, ajoutant 5000 francs de frais à une ardoise déjà salée. /MGO