Car si le dépôt des listes est fixé à ce soir 18h, on peut être certain que les électeurs jurassiens seront appelés une nouvelle fois aux urnes. Et pas forcément pour des «prunes», eu égard à la candidature farfelue de l'indépendantiste Alain Gebel.
Hier soir, Pierluigi Fedele (CS +POP) a en effet annoncé qu'il allait descendre dans l'arène. Dixième dimanche dernier (4519 suffrages, 16,7%), le candidat de la gauche alternative espère inverser la tendance du premier tour.
Ils seront donc sept sous le portillon de départ du deuxième tour, en plus des deux candidats cités ci-dessus: Laurent Schaffter (PCSI), Elisabeth-Baume Schneider (PS), Michel Probst (PLR), Charles Juillard (PDC) et Philippe Receveur (PDC).
Les camarades ont beaucoup discuté dans les Franches-Montagnes. Comme Pierre-André Comte (excusé hier soir), Benoit Gogniat et Lucienne Merguin Rossé n'ont plus du tout envie de repartir au casse-pipe, le choix des socialistes s'imposait par lui-même: une candidature unique d'Elisabeth Baume-Schneider. La présidente du Gouvernement a tapé du poing sur la table en estimant «que personne au PS ne saurait être le paillasson d'autrui».
Benoit Gogniat (Saignelégier), d'abord animé d'un sentiment affectif, de rage et enfin de fierté, a lâché qu'il n'avait pas forcément compris ce qui s'était produit dans son propre district: «Il me manque 1000 voix dans les Franches-Montagnes!»
Plusieurs intervenants ont commenté la proposition du comité directeur de ne présenter qu'un seul candidat. Morceaux choisis: «On a baissé nos pantalons () C'est un signe de faiblesse () Quand on n'a plus de ceinture, il faut être prudent aussi». Et ainsi de suite
Au bout du compte, les camarades ont décidé de soutenir Elisabeth-Baume Schneider à fond la caisse en espérant la classer première. Quelle surprise! Pour l'instant, pas question de faire des câlins à Pierluigi Fedele. Le comité directeur décidera lui seul de la tactique future à adopter. Un congressiste: «Soutenir un candidat qui a été moins bien classé que deux des nôtres, c'est une histoire à la Coluche!»
Pierluigi Fedele et ses copains de la gauche alternative ont été déçus par l'attitude du «grand frère PS» de ne pas repartir à deux le 12 novembre: «Les socialistes sont les uniques responsables de leurs mauvais résultats. Leur dérobade est totale et intolérable.»
Il est encore trop tôt pour savoir si le CS +POP va obtenir l'appui du PS, et vice-versa. Mais si ça devait être le cas, ce sera sous plusieurs conditions... issues des deux camps! Dans le viseur de Pierluigi Fedele: le PDC Philippe Receveur, 5e, avec 3348 suffrages d'avance sur le popiste.
Le POP a toujours raffolé des combats. Celui-ci est certainement un des plus palpitants qu'il s'apprête à mener. Pierluigi Fedele avait d'abord renoncé à repartir pour un tour. Mais pas question pour lui et les mouvements qui l'appuient de dérouler le tapis rouge à la droite.
On peut dresser le ring, soigneurs dehors! / GST