Quinze années photovoltaïques pour la centrale

C?est en voiture solaire qu?en 1992 le conseiller fédéral Adolf Ogi était arrivé sur le site de la toute nouvelle centrale solaire de Mont-Soleil. Le temps était exécrable et la mise sous tension de la centrale, alors la plus grande d?Europe, n?avait pas produit l?ombre d?un demi-watt. Il n?y avait cependant pas de quoi décourager l?équipe de pionniers qui, bravant le scepticisme de l?époque, avait parié sur une source d?énergie qui allait devenir la référence des énergies douces.

06 juin 2007, 12:00

En quinze ans, la centrale de Mont-Soleil a injecté huit millions de kWh dans le réseau. Ce faisant, elle a restitué presque le double de l?énergie grise investie dans sa mise en place en 1992 (4,4 millions de kWh). En moyenne, sur les années 1993 à 2006, elle a affiché une production de 555 000 kWh par an. Ces chiffres confirment que la centrale du Mont-Soleil conserve un bon niveau de performance et présente un rendement digne des installations les plus modernes.

Ce constat est à la fois flatteur et inquiétant. Si une centrale vieille de 15 ans reste concurrentielle, cela indique certes que les panneaux et onduleurs fabriqués à l?époque étaient de bonne facture. Cela signifie également que dans ce laps de temps, le rendement des nouveaux panneaux ne s?est pas substantiellement amélioré. Rudolf Minder, directeur de recherches, explique qu?il existe une nouvelle technologie capable de produire 20% de plus, mais à des prix nettement supérieurs. Cependant, indique à son tour Jakob Vollenweider, directeur de la société Mont-Soleil, la nouvelle génération des panneaux à cellules photovoltaïques classiques ne produit certes pas davantage, mais ses prix ont chuté, ce qui contribue à une meilleure rentabilité.

Quoi qu?il en soit, la recherche, le développement et l?information continuent de progresser rapidement. «Les partis politiques, qui, dans le contexte actuel du changement climatique et de la lutte contre les émissions de CO2, cherchent à se démarquer par des revendications en matière d?environnement et de politique énergétique, étaient bien silencieux à l?époque des débuts de la centrale de Mont-Soleil», sourit Martin Pfisterer. Le président de la société Mont-Soleil se souvient également qu?à l?époque où la société zurichoise Elektrowatt s?était alliée à BKV FMB Energie, les Bernois avaient dit: «Nous avons dans notre canton une montagne appelée Mont-Soleil, c?est là que nous devons implanter notre centrale.»

Depuis, cette dernière s?est internationalisée, elle a généré des projets comme le bateau MobiCat, la centrale solaire du Wankdorf et le Jungfraujoch. Elle participe aussi au projet Solar Impulse, de Bertrand Piccard. C?est aussi ça l?esprit de Mont-Soleil. /bdr