Qui purine sur la neige paie

Un agriculteur du Noirmont condamné à l'amende Il en avait gros sur la patate, hier, cet agriculteur du Noirmont habitant les métairies. Il était renvoyé devant le juge Pierre Lachat pour avoir déversé à trois reprises du purin sur la neige, non loin d'un emposieu. La première fois en janvier, puis à deux reprises en mars dernier. Il devait donc répondre d'infraction à la loi sur la protection des eaux.

30 sept. 2006, 12:00

S'il a reconnu les faits, il les a nuancés à sa manière. Il pensait, la première fois en pleine tempête, que la neige allait recouvrir son forfait (il venait d'être condamné pour le même motif). Il a ensuite montré du doigt son dénonciateur (anonyme), puis la commune. «L'ancien conseil a déversé des tonnes de déchets de la step dans cet emposieu, ce qui a pollué la source de la ferme Wicky...», a-t-il tonné. Et d'invoquer l'ingratitude de la commune: il vient en effet de vendre ses terres au village, ce qui a permis l'implantation d'une entreprise (Globaz) et un projet immobilier à 13 millions...

L'agriculteur n'est pas parvenu à expliquer au juge pourquoi, malgré une capacité de 500 m3, sa fosse était déjà pleine en janvier. «Je n'avais pas d'autres possibilités, sinon le lisier aurait envahi les écuries», a-t-il plaidé, précisant qu'il est sur le point de vendre son domaine.

En février, il avait tenté d'obtenir des autorisations d'épandre sur la neige. Refus de l'administration, à qui l'agriculteur a asséné un coup de pelle en déplorant son inertie: «Quand on est en place, il faut bien la tenir»...

Son avocat va plaider l'acquittement, avançant qu'aucune pollution n'avait été constatée, que l'hiver avait été exceptionnel et qu'il était impossible de sortir en tracteur sur les routes verglacées, enfin, qu'il s'agissait d'un cas de nécessité. Le juge Lachat a estimé que le versement de purin près de dolines menaçait directement les sources, que le cas de janvier était impardonnable et grave. Les deux cas suivants, au vu de la situation extrême, étaient en partie excusables. Il lui a donc infligé une amende de 1200 francs, plus 480 francs de frais de justice. / MGO