Cet achat met ainsi fin à un projet de construction de 66 chalets à l'est de la route cantonale, lancé en 1968 et jamais réalisé en raison d'une importante mobilisation des milieux de protection de la nature, l'Association du parc jurassien de La Combe-Grède en tête.
Sur le territoire communal de Saint-Imier, la protection des sites naturels ne se limite pas aux Pontins. L'Inspectorat cantonal bernois de la protection de la nature vient de mettre à l'enquête un plan de protection visant à créer une réserve naturelle à Champ-Meusel. Une zone de haut marais déjà répertoriée par la Confédération qui, s'il ne se manifeste aucune opposition, devrait rejoindre les 208 réserves que compte actuellement le canton. Même si la surface (environ 300 mètres sur 400) est assez réduite...
Pro Natura n'entend pas se presser pour revitaliser ses trois nouvelles parcelles. «Les travaux seront engagés au rythme que la nature nous dictera», indiquent Alain Ducommun et François Gauchat, de Pro Natura. L'initiative dite de Rothenthurm, dans les années 1980, a mis fin aux intentions des milieux immobiliers dans des terrains qui sont encore considérés comme peu ou mal exploitables. Ce qui est le cas aux Pontins.
Pro Natura prévoit ainsi de reboucher des canaux de drainage et de planter des épicéas, de manière à favoriser le développement des sphaignes, ces mousses si typiques des tourbières. Les travaux de revitalisation éloigneront définitivement toutes les menaces pesant sur la protection d'un site placé en réserve naturelle depuis 1942, et qui a été au centre de plusieurs décisions et combats pour l'environnement. Il a même été question, en 1970, d'un centre de conférences, mais le Grand Conseil, au nom de l'année de la nature, avait été prompt à tuer cette initiative dans l'?uf...
Les promeneurs doivent se rassurer. Leurs excursions dans les tourbières des Pontins restent bien sûr autorisées, à condition de limiter ses velléités de cueillette aux myrtilles. Pour le reste des mousses et autres végétaux, c'est interdit... /bdr