Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Potences pour le gibier

Les chasseurs francs-montagnards ont planté plus de 500 potences en bois avec un CD qui vole au bord des routes cantonales. Le but est de prévenir le gibier du danger Depuis quelques jours, les automobilistes francs-montagnards sont intrigués par l?apparition d?une multitude de petites potences en bois plantées sur les bords des routes cantonales et sous lesquelles s?agitent des CD au bout d?un fil. Comptage de voitures, chef-d??uvre en devenir ou gadget de l?éphémère? Rien de tout cela. Il s?agit d?une action concertée des nemrods de la montagne pour prévenir le gibier des dangers... de la route. Comme l?explique le président des chasseurs taignons, Alexandre Strambini, des Genevez, cette opération a été réalisée dans le cadre des travaux qu?accomplissent désormais chaque année les membres de cette corporation. A côté de la création de nombreux biotopes dans les pâturages boisés, ils ont planté ces potences à des endroits stratégiques.

23 mai 2006, 12:00

«Avant, nous disposions des bandes réfléchissantes autour des arbres. Nous avons observé que le gibier s?y était habitué. Nous avons donc copié un système tout simple qui a fait ses preuves en France. Les CD flottent au vent. Quand les phares des voitures les atteignent, ils émettent des reflets qui surprennent l?animal, qui bloque sa course. Cela suffit pour éviter l?accident», commente en substance le président de la Courtine.

Une hécatombe

Entre 500 et 600 potences ont ainsi été disposées le long des tracés du Haut-Plateau. Dans les endroits stratégiques, lieu de passage du gibier ou lieu où l?on recense souvent des accidents. Comme le précise Christophe Noël, chef du Service des forêts et de la faune, la route fait passablement de victimes auprès du gibier. En 2005, on a récupéré 130 chevreuils, une vingtaine de lièvres et une douzaine de sangliers. Sans oublier les renards, écureuils et autres hermines. Sans parler non plus des animaux touchés par une voiture et qui vont mourir ensuite en forêt...

Pas comme à Neuchâtel

Après ce rude hiver, comment s?est comporté le gibier jurassien? «Je crois qu?il a bien tenu le coup», avance Alexandre Strambini. Les bêtes se sont réfugiées dans des endroits exposés au soleil, où on a constaté une grande densité d?animaux. Il n?y a pas eu l?hécatombe qu?a connue le canton de Neuchâtel, par exemple. «Dans ce canton, les chasseurs sont libres de tirer trois bêtes. Ils choisissent donc des animaux solides, adultes. Les animaux les plus faibles, les chevrillards, se sont retrouvés dans la neige, souvent affaiblis et sans parents. Souvent attaqués par les chiens, ils ont perdu la vie.»

Dans le Jura, le système est différent. Les compagnons de Saint-Hubert ont également droit à trois boutons. Mais ils ont l?obligation de tirer un jeune, un mâle et une femelle pour équilibrer les troupeaux.

Si l?on regarde les statistiques de l?an passé, on constate que le prélèvement a été le suivant: 37% de jeunes chevreuils, 32% de femelles et 31% de mâles. Il semble donc que ce système corresponde assez bien au cheptel qui trotte dans nos forêts. / MGO

Votre publicité ici avec IMPACT_medias