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Pas d'enrichissement personnel, mais le Ministère public tranchera

Depuis cet été, le climat est pourri au sein du Conseil communal des Genevez. L'ex- président de la commission d'école a-t-il outrepassé ses compétences? Pas forcément, a répondu le Contrôle des finances, qui a toutefois refilé le dossier au procureur. Attention, chute de gnons! Nous sommes aux Genevez et en pur franc-montagnard, le procureur Yves Maître sait parfaitement de quoi il parle. «Il faut rester très prudent dans ce dossier», tempère-t-il.

21 nov. 2007, 12:00

Le représentant du Ministère public l'admet: depuis le début de cette semaine, un épais dossier est venu s'entasser sur son bureau. Il est signé du Contrôle des finances et a trait au compte des transports scolaires de la commune des Genevez. Qui manque quelque peu de transparence, au point que le «gendarme» du canton - «Un Service plus droit qu'un «i», dixit un intervenant dans cette affaire -, s'est senti obligé de jouer au petit rapporteur.

Chronologie. Cet été, un membre du Conseil communal, responsable du dicastère des écoles, interpelle en catimini le Service des communes. Selon lui, le compte des transports scolaires comporterait des anomalies. Chef dudit service, Jean-Louis Sangsue débarque alors aux Genevez. Il se met d'accord avec les membres de l'exécutif: le Contrôle des finances viendra épauler la commission communale (trois membres) chargée de la révision des comptes.

Mais bien avant que le verdict tombe, les rumeurs les plus folles circulent dans ce village de la Courtine (520 habitants). Pour certains, c'est vite vu: on nage en plein enrichissement personnel. L'ancien président de la commission d'école (démissionnaire au 30 juin 2007) aurait outrepassé ses compétences. A la tête des finances communales, le maire l'aurait couvert. Et dans le Jura, plus le village est petit, plus les cancans se propagent à la vitesse grand V et prennent des proportions démesurées.

Quand bien même le maire Stéphane Rohn n'est pas directement visé par d'éventuelles malversations, il décide de boycotter les séances du conseil, à partir de la mi-octobre. En beau français dans le texte: c'est la chienlit. La secrétaire-caissière, en place depuis deux ans, est également suspectée.

Lundi soir, le rapport du Conseil des finances est lu en présence du conseil in corpore. Conclusion: aucun enrichissement personnel n'a été réalisé à l'insu de la collectivité publique par les trois personnes mises en cause. Aujourd'hui, la population des Genevez recevra un tout-ménage où tout cela est écrit noir sur blanc.

D'accord. Reste que le Contrôle des finances, via son chef, Maurice Brêchet, a tout de même relevé des manques de transparence pour employer un terme feutré. «Lorsque nous découvrons des irrégularités susceptibles de poursuites pénales, nous transmettons le dossier au Ministère public», dévoile Maurice Brêchet. Ce qui fut donc fait.

Le procureur, Yves Maître, note «qu'il n'y a pas de quoi fouetter un chat» et qu'il rendra sa décision avant la fin de l'année. Une seule personne sera sommée de s'expliquer dans le bureau du proc': l'ancien président de la commission d'école. Il a trop encaissé de forfait cantonal lié aux transports scolaires par rapport aux dépenses effectives. Mais ces 8165 francs de bonus, l'ex-président les a utilisés (notamment) pour financer la construction d'une place de jeux. A aucun moment il n'a mis un franc dans sa poche. L'intention louable y était, mais pas la forme comptable, en somme. En attendant, à force de suspicion, le Conseil communal des Genevez (six membres plus le maire) est scindé en deux clans. Ce climat délétère pourrait déboucher sur une voire plusieurs démissions ces prochaines semaines.

Le repas de fin d'année des élus et de tout le personnel communal, fixé à vendredi, promet d'être animé... /GST

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