Pour leur premier camp en terre francophone, les libertaires ne pouvaient pas mieux tomber en arrivant dans le berceau erguélien de l'anarchisme. Et, pour fêter demain la lune noire, ils ont choisi le site de Mont-Soleil. Au-delà de la boutade, la cinquantaine de personnes qui ont planté leurs tentes sur le site du défunt festival se montrent peu communicatives. Elles ont dit préférer réserver la richesse de leurs échanges aux ateliers organisés par et pour des personnes venues de Suisse, de France, d'Allemagne et même de Turquie.
«Chacun vient et repart comme bon lui semble, et propose l'activité qu'il souhaite développer ici», explique Sébastien, l'un des participants à ce troisième camp anarchiste. Cette autogestion, pratiquée par la coopérative culturelle imérienne Espace noir, n'est cependant pas désordonnée. L'ambiance était studieuse hier après-midi autour de la grande table montée à côté de la tente cuisine. Le reste du champ, situé à côté des courts de tennis, ressemblait par contre à un camping après un orage. Du linge qui sèche, des petites tentes ouvertes pour être aérées et la vaisselle du jour.
Tout ce monde abandonnera l'intimité de ses discussions pour fêter demain la lune noire. La coopérative imérienne Espace noir a accepté de délaisser son site habituel du creux de Champ-Meusel pour sa manifestation estivale. En cas de mauvais temps, elle rapatriera la fête dans ses locaux imériens. Dès 17 heures, il sera possible de se restaurer, avant une partie musicale qui commencera à 20 heures. Les deux groupes Alzheimer et L'homme hareng nu, ainsi qu'une chorale anarchiste montée pour l'occasion, en souligneront les aspects acoustiques.
Les participants au camp n'étaient pas tous au courant du passé anarchiste de Saint-Imier. Ils ont pu rafraîchir leurs connaissances grâce à Espace noir, qui leur a facilité les négociations pour trouver leur terrain de camp. Avant de plier bagages dimanche, le camp consentira à frayer avec le public. En musique? / phc
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