Les Fils d'Arnold Linder bientôt dans les locaux de Rodolphe

La manufacture de cadrans haut de gamme va installer une vingtaine de ses collaborateurs dans le bâtiment anciennement occupé par Rodolphe montres et bijoux. La progression des Fils d'Arnold Linder est fulgurante. La société a doublé le nombre de ses ouvriers en moins de deux ans. Et d'ici à la fin de l'année, elle devrait compter quelque 180 employés. Un passionné. Un vrai de vrai. Un homme de la base parti de rien et qui a réussi. Un homme au caractère bien trempé aussi. Patron des Fils d'Arnold Linder SA aux Bois, Jean-Paul Boillat a annoncé cette semaine à ses employés que certains d'entre eux allaient devoir quitter prochainement l'imposante usine située à la rue Guillaume-Triponez 32. Mais la vingtaine d'ouvriers concernés n'iront pas très loin. La société anonyme Les Fils Arnold Linder a en effet loué les anciens locaux de Rodolphe montres et bijoux, sis au chemin des Ecoliers 2. La maison est vide depuis le mois d'avril, le célèbre designer ayant décidé de rapatrier ses activités dans ses cossus locaux de la place Pury à Neuchâtel.

14 juin 2008, 12:00

Le propriétaire de l'immeuble, Franck Muller Watchland, n'a pas trop dû se décarcasser, les deux entreprises faisant partie du grand groupe genevois. C'est une excellente nouvelle pour le village. Une maison vide, c'est toujours moche. Le déménagement s'effectuera d'ici une dizaine de jours. Manufacture de cadrans haut de gamme, la firme Les Fils d'Arnold Linder SA n'en finit pas de grandir. Elle s'est implantée aux Bois au début des années 2000. «L'usine emploie aujourd'hui 138 ouvriers (réd: 55% de frontaliers). Ce chiffre a doublé en moins de deux ans», se félicite Jean-Paul Boillat. Et cela va continuer, puisque, d'ici à la fin de l'année, l'entreprise devrait compter environ 180 collaborateurs.

«Chez nous, aucune sous-traitance. Tout se fait intra-muros. Nous travaillons tous les types de cadrans.» Le développement «assez phénoménal» de l'horlogerie n'a pas fait tourner la tête à Jean-Paul Boillat. Il continue d'appliquer ses principes qui ont fait ses succès. «Avant l'argent, tout est une question de savoir-faire. Un personnel motivé, et c'est la moitié du boulot qui est effectuée!» Sa société produit en moyenne 1000 pièces par jour.

Dans leurs nouveaux locaux, les collaborateurs s'affaireront à la pose de matière lumineuse, des décorations faites à la main. «La production industrielle, ce n'est pas notre genre. Le côté passionnel doit primer.» S'il apparaît parfois comme un dur, Jean-Paul Boillat possède du c?ur. Il aime ce qu'il fait, la région. «Je n'apprécie pas que des belles maisons comme ça disparaissent!» Le rez-de-chaussée continuera à faire office de vitrine. «Ce sera aussi un lieu d'exposition permanente, pour nos visiteurs de l'étranger. En vitrine, on mettra les plans en couleur du projet de Franck Muller à l'Orée, puisque les habitants veulent savoir. L'emplacement est vraiment idéal. Au centre du village, en face de l'église...»

Les collaborateurs seront regroupés dans une seule pièce, au deuxième étage. L'atelier complet libéré à la rue Guillaume-Triponez abritera des travaux de décalque. «Je suis un puriste. La logistique doit être organisée de façon pointue.» Jean-Paul Boillat est tout excité à l'idée de faire revivre un bâtiment appartenant au patrimoine des Bois. «Oui, c'est vraiment beau!»

Un grand sensible. / GST