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Les bistrots biennois draguent les fumeurs par petites annonces

«Le plus beau fumoir de la région», «Ici on fume», «Nouveau fumoir lounge». Depuis quelques semaines, les annonces des restaurateurs équipés d'un fumoir fleurissent dans un hebdomadaire biennois. Ou quand un espace fumeur devient un nouvel argument de vente.

24 janv. 2010, 10:28
La rubrique intitulée «Permission de fumer», signalée par un cigare qui se consumme, ne cesse de s'étoffer depuis l'entrée en  vigueur de l'ordonnance sur la protection contre le tabagisme passif en juillet dernier. Le nombre d'établissements vantant la présence d'un fumoir est passé de 8 en octobre à 15 à mi-janvier.

Argument de vente
Les prix ou l'originalité de la carte d'un restaurant ne sont donc désormais plus les seuls arguments pour appâter le client. Cet encart publicitaire avec un en-tête accrocheur confère davantage de visibilité et touche un plus large public qu'une simple affiche fixée à l'entrée du bistrot.

Pour les cafetiers-restaurateurs biennois, cette démarche permet de conserver une clientèle d'habitués qui ne peut pas se passer de la clope mais aussi d'attirer d'autres accros au tabac à la recherche d'un endroit pour fumer en consommant. Une réponse au manque à gagner engendré par la loi sur le tabagisme passif.

A mi-novembre, une vingtaine d'établissements avaient reçu le feu vert des autorités pour aménager un fumoir. Deux mois plus tard, ce sont 33 établissements sur les quelque 310 que compte la ville de Bienne qui en sont dotés, note Christian Pfäffli, collaborateur à la préfecture de Bienne. Et une dizaine d'autres demandes sont actuellement à l'examen.

Les demandes d'autorisation se sont multipliées avec l'arrivée de l'hiver. Les cafetiers-restaurateurs ont également voulu conserver leur clientèle de fumeurs en cette période de crise économique, avance Christian Pfäffli.

Démarche légale
La publicité pour les fumoirs n'est pas expressément interdite par la législation fédérale. La loi fédérale sur la protection contre le tabagisme passif ne contient aucune disposition sur ce sujet, note l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). Une interdiction ne figure pas non plus dans l'ordonnance sur les  produits du tabac.

La démarche des restaurateurs étonne la Ligue pulmonaire suisse. «On est assez surpris que l'on fasse de la publicité pour fumer et non pas pour les repas que l'on sert», relève Cornelis Kooijmann, responsable du domaine air intérieur et extérieur. Mais la Ligue pulmonaire déplore surtout que le canton de Berne ait autorisé l'aménagement de fumoirs avec service.

Pour Santé bernoise, une telle initiative ne choque pas du moment qu'elle s'inscrit dans un cadre légal. Responsable du département  prévention de Santé bernoise, Sirkka Mullis estime qu'il s'agit d'un libre choix des exploitants et n'entend pas s'immiscer dans leur démarche pour autant qu'il soit clairement établi où fumer reste interdit.
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