Le Grand Conseil bernois n'a pas voulu jeter de l'huile sur le feu mercredi lors du débat sur une série d'interventions parlementaires concernant la Question jurassienne. Sa majorité ne met pas en doute les déclarations du canton du Jura sur son engagement financier.
Face au peu de soutien réservé à sa motion, l'UDC du Jura a retiré les principaux points de son texte. Cette motion exigeait en particulier du gouvernement bernois qu'il demande à son homologue jurassien le montant exact des fonds qui seront engagés dans la campagne en vue de la votation du 24 novembre ainsi que des informations détaillées sur la Fondation de la réunification. "Il y a une peur d'aller demander des informations à un partenaire", a déclaré l'un des auteurs de cette motion, l'UDC du Jura bernois Manfred Bühler. "Je ne peux que le regretter", a-t-il ajouté.
L'annonce par le comité interjurassien "Construire ensemble", qui milite en faveur d'un nouveau canton, qu'il renonçait à un soutien financier de la Fondation de la réunification aura certainement permis d'apaiser les esprits. "Nous avons tous intérêt à ce que la campagne se déroule dans les règles de l'art de la démocratie", a souligné le conseiller d'Etat bernois Philippe Perrenoud. Pour le ministre francophone, la méfiance est de mauvais conseil et il faut faire preuve de respect à l'égard du Jura.
Engagement du gouvernement
Le Grand Conseil a en revanche adopté les différents points d'un postulat du député-maire autonomiste de Moutier Maxime Zuber qui invite le gouvernement bernois à respecter la diversité des opinions et à prendre en compte les positions minoritaires. L'exécutif devra aussi rendre les citoyens attentifs au fait qu'un double oui exprimé le 24 novembre par les deux populations concernées n'entraîne pas de facto la création d'un nouveau canton mais conduit à l'élection d'une constituante interjurassienne.
Ce débat intervient au lendemain de la publication d'un sondage qui montre qu'une majorité de la population du Jura bernois entend rester au sein du canton de Berne. Selon cette enquête, 49% des Jurassiens bernois disent vouloir rester Bernois et seuls 24% sont favorables au lancement d'une procédure devant mener à la création d'un nouveau canton.