«J’adore la bouffe, et c’était aussi l’occasion de redécouvrir le festival sous une autre facette.» A partir de cet aveu spontané, Xavier Marti relate sa première expérience officielle de goûteur pour le Paléo Festival de Nyon. Une mission vouée à tester les stands de nourriture, aussi plaisante qu’intéressante, et que l’épicier de La Ferrière compte bien réitérer, en juillet prochain.

Dès le coup d’envoi de la manifestation, lui et sa quarantaine d’acolytes jugeront incognito l’offre culinaire mise en place. En tant que plus grand festival open air de Suisse, le Paléo est aussi un événement rassembleur et qui parle aux sens. En accueillant six jours durant quelque 300 000 festivaliers, une centaine d’artistes et environ 5000 bénévoles, les responsables ont bien du monde à sustenter, et ils y mettent il est vrai un point d’honneur. Chaque année, plus d’une centaine de stands promettent un véritable tour du monde gastronomique, et ils ne seront pas moins de 128, cet été, à déployer leurs effluves sur l’aire du festival.

«Nous sommes exigeants, c’est évident!» admet Alexandre Goretta, responsable de la régie des stands. «Nous le sommes en termes de qualité, tout comme de prix et de capacité de production, afin que les gens se sentent vraiment à l’aise avec la partie nourriture.»

L’épicerie: un atout

Bénévole pour le Paléo depuis 2006, Xavier Marti a pour tâche la logistique de l’aménagement des loges. Ce qui ne l’a pas empêché, l’été passé, de postuler l’une des 40 places vacantes du précieux cercle des goûteurs et goûteuses. «En matière d’évaluation, ils représentent pour nous un outil vraiment très important», poursuit Alexandre Goretta.

«L’idée n’est pas d’aller taper sur les stands après coup, mais de corriger immédiatement ce qui ne va pas par le biais de remarques constructives, et améliorer ainsi la qualité tout au long de la semaine.» Outre ses 15 ans d’expérience pour le compte du festival, l’épicier ferriérois détient un certain atout dans sa manche. «C’est en fait mon travail que de dénicher de bons produits. On goûte beaucoup de choses pour notre commerce, et on a un grand plaisir à nous rendre dans différentes foires ou expositions qui présentent des produits locaux.»

Intégré au clan des goûteurs, en juillet dernier, le Ferriérois s’est rendu, chaque jour, comme d’autres, auprès de deux à trois marchands, dans le but de jauger la saveur de leurs mets phares, mais également la tenue de l’étal, ainsi que son décor et la qualité du service. En prévision de l’analyse du régisseur des stands, il avait jusqu’à minuit pour fournir un rapport détaillé.

De belles découvertes

Malgré le niveau «très élevé» des préparations, le goûteur de La Ferrière a repéré des manquements rédhibitoires. «Un gars m’a servi une viande un peu tiédasse, par exemple, alors que je n’étais pas le premier à l’avoir signalé.»

En dégustant le sandwich au magret ou encore les gaufres asiatiques, il a fait au passage de très belles découvertes. Une sacrée surprise que l’ananas pain de sucre en barquette, servi avec le sourire par un fils de producteur togolais. «ça a été un coup de cœur absolument incroyable, et autant au niveau gustatif que sur le plan humain! Je l’ai non seulement très bien noté, mais je suis retourné moi-même en manger tous les jours.»

De par cette activité singulière, Xavier Marti a aussi affiné son sens critique en tant que festivalier lambda. «Lorsqu’on se rend maintenant dans d’autres endroits, on remarque des trucs qui nous passaient au-dessus auparavant. On ouvre nos yeux sur des critères qu’on ne voyait pas forcément.» En corollaire, il contribue à mettre en avant les meilleurs stands. Ceux-là mêmes, qui l’année suivante, incluront le glorieux Top 20 du Paléo.

Salomé di Nuccio / Le Journal du Jura

L’épicier de La Ferrière devient goûteur officiel de Paléo

Bénévole pour le Festival depuis 2006, Xavier Marti aura pour mission, en juillet prochain, de tester les stands de la manifestation.