Saint-Imier est actuellement tributaire de deux sources situées à Cormoret. Le SEF n'est pas beaucoup mieux loti. «En cas de pollution, nous n'osons pas imaginer les restrictions que nous devrions décider à l'encontre de notre population», ont déclaré hier le conseiller municipal imérien Michel Jeanneret et son chef de l'équipement Patrick Adatte. Le puits en train d'être foré va donc puiser de l'eau jusqu'à 630 mètres de profondeur, dans un massif calcaire fissuré à souhait, mais suffisamment homogène pour receler une eau de qualité. Jean-Marc Boem, l'hydrogéologue mandaté pour ces travaux d'investigation, est formel à ce sujet.
De précédents sondages, il y a dix ans, avaient déjà éveillé la convoitise de la Ville de Saint-Imier, soucieuse de son autosuffisance aquatique. Le forage qu'elle pilote avec le SEF va durer deux mois, et il faudra encore autant de temps pour analyser les échantillons prélevés à différentes profondeurs.
Si tout se révèle concluant, le SEF, Saint-Imier et les communes environnantes - déjà partantes dans le projet, sans pourtant participer à la phase de forage - vont engager de très lourds investissements. Il s'agira notamment de construire plusieurs kilomètres de conduites pour amener l'eau de Sonvilier jusque dans les Franches-Montagnes.
«Nous rêvons d'assurer un réseau de distribution de l'eau potable en reliant nos stations de pompage et nos réservoirs», a encore expliqué Pierre-Alain Barthe, chef d'exploitation du SEF. Pour Saint-Imier, il s'agira de fournir une eau de qualité, et en suffisance, à sa population et pour sa propre défense incendie. «La canicule de 2003 nous a ouvert les yeux», a encore indiqué Michel Jeanneret. /PHC