Le partenariat direct pourrait être plus fort

27 juin 2008, 12:00

Après le premier volet présenté au début de l'année à Moutier consacré à une nouvelle entité à six communes, l'Assemblée interjurassienne (AIJ) a dévoilé hier à Delémont le deuxième. Celui qui touche au partenariat direct entre le canton de Berne et celui du Jura. Le rapport est fondu dans 47 pages. Du lourd. Un boulot fou, pointu. «Nous sommes à la limite de ce qui peut être demandé à des miliciens», a d'ailleurs insisté le président Serge Sierro.

Le partenariat direct est un autre terme pour désigner la collaboration entre deux régions. Les deux cantons concernés s'appuient sur le statut particulier du Jura bernois dans le canton de Berne (qui a débouché sur la création du Conseil du Jura bernois en juin 2006) et les institutions communes interjurassiennes. L'AIJ a livré un rapport critique: «Concernant les institutions communes, le partenariat direct pourrait être plus large, si elles étaient plus nombreuses (...). Il subsiste passablement de blocages.»

D'accord pour les limites législatives. Mais le Valaisan Serge Sierro a bien été obligé de l'admettre: «Certaines personnes ont cessé toute idée de collaboration dès l'apparition des premiers obstacles.» Le CJB? «Il fonctionne bien. Mais l'institution est jeune.»

Ce rapport mitigé a été accepté à l'unanimité par les deux délégations. Cet été, l'AIJ va comparer le second volet (celui du statu quo) au premier (entité à six communes). Les gouvernements jurassien et bernois ont réagi hier en fin d'après-midi à la publication dudit rapport. En gros: bravo pour le boulot abattu par l'AIJ, mais ne comptez pas sur nous pour prendre position avant le rapport définitif de l'Assemblée interjurassienne.

Dans le chef-lieu jurassien, l'AIJ a en outre admis que deux autres pistes étaient actuellement «en cours d'étude». L'une émane du député vert des Reussilles Yves Leuzinger et est baptisée «le statu quo plus» par l'AIJ. La seconde est une trouvaille du radical prévôtois Sylvain Astier. Elle suggère «de confier à un organe intercantonal interjurassien des compétences décisionnelles et financières permettant une cogestion dans certains domaines». Rien que ça!

La suite? L'AIJ entre dans une phase décisive. On attend son évaluation politique de la région pour cet automne. Ses conclusions vont tomber d'ici à la fin de l'année. Les gouvernements respectifs auront ensuite six mois pour se prononcer. La sérénité des débats tiendra-t-elle jusque-là? / gst