Clément Piquerez succède à l'Ajoulot Marc Freléchoux à la tête du Bélier. S'est-il proposé ou lui a-t-on demandé de prendre les rênes? «Un peu les deux. Je n'ai pas tout fait pour être à ce poste, mais je ne l'ai pas refusé.» Prévôtois depuis toujours, 19 ans, Clément Piquerez est peintre en bâtiment de profession. Membre du comité du Rauraque à Moutier, il fait partie du Bélier depuis trois ans. Selon lui, le mouvement est aujourd'hui composé de 400 membres, dont 200 actifs, répartis à parts égales entre le Jura et le Jura bernois.
Le Bélier voulait un Jurassien bernois à sa tête, pourquoi?
Pour montrer que le Bélier est aussi présent dans le Jura sud. C'est quand même là que se passe le combat.
Que souhaitez-vous insuffler au groupe?
Je vais conserver la même ligne que mon prédécesseur. Mais si Berne continue à se comporter comme ça, on tapera à nouveau du poing.
Ce qui signifie?
Entreprendre à nouveau des actions plus chocs pour ne pas se laisser faire, car il n'y a quasiment plus rien dans le Jura sud. Le Crea est tombé à l'eau, le Casu interjurassien aussi. Bref, Berne prend le Jura sud pour une région périphérique et pour une vache à lait avec la nouvelle péréquation financière.
D'une manière générale, le groupe se sent-il écouté et entendu par les élus?
Je l'espère. Je pense que les gens qui s'intéressent à la politique remarquent ce qu'on fait. Après, est-ce qu'ils approuvent ou désapprouvent Même dans les milieux autonomistes je pense que certains sont contre nos actions. Mais le Bélier n'a jamais été fait pour plaire. Il y aura toujours des mécontents. C'est impossible de faire l'unanimité. Même le Mouvement autonomiste jurassien ne fait pas l'unanimité lors de ses prises de position.
Finalement, comment le Bélier voit-il l'avenir institutionnel de la région et par quelle voie y parvenir?
Un canton à six communes ou six districts, c'est encore à voir. Mais en tout cas une réunification des deux Juras. Pour y arriver, il s'agit de procéder à un vote d'ici ces quatre prochaines années, sur les six districts.
Imaginons que la majorité des Jurassiens bernois n'optent pas pour la piste à six communes lors d'un vote. Ce sera la fin de la lutte?
Non, pas du tout. Les gens peuvent toujours changer d'opinion. Tant que le Jura ne sera pas réunifié, le Bélier se battra toujours pour cet objectif.