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«Le Franc-Montagnard» s'interroge sur son avenir

Le trihebdomadaire «Le Franc-Montagnard», qui vit sa 109e année, n'échappe pas aux problèmes que rencontre la presse quotidienne. Il n'y a pas le feu à la rédaction dans l'immédiat. Mais les responsables du titre se posent des questions. Le journal entend toutefois rester fidèle à sa ligne de conduite: être «franc» et «montagnard». Sale temps pour «Le Franc-Montagnard»? Pas forcément, mais ses responsables n'entendent surtout pas masquer la réalité. A l'instar de nombreux titres de la presse suisse, le trihebdomadaire s'interroge sur son avenir. Le journal, dont le premier numéro est sorti des rotatives le 10 décembre 1898, est pour l'instant toujours bénéficiaire. Parfait reflet de la vie associative des Franches-Montagnes, «il est un complément entre le «Quotidien jurassien» dans l'est et «L'Impartial» dans l'ouest du district», souligne son directeur Daniel Frésard.

29 mai 2007, 12:00

Cent neuf ans d'existence, toutes ses dents, mais pour combien de temps encore? «Malgré notre petite taille, nous sommes confrontés aux mêmes problèmes que les quotidiens du pays», reprend le boss. En clair, le «Franc» est de plus en plus tributaire de la publicité. «Et encore. Alors que les offres d'emplois cartonnent en ce moment, chez nous, l'effet de cette embellie est quasi inexistant. Nous ne bénéficions guère de la reprise économique. Et avec la disparition des petits commerces locaux...»

D'où des interrogations, légitimes. Du temps de sa splendeur, «Le Franc-Montagnard» a compté jusqu'à 2800 abonnés. Aujourd'hui, ce chiffre est tombé à 2170 pour quelque 3500 lecteurs tous les mardis, jeudis et samedis, jours de parution. En Suisse romande, seul le titre fribourgeois «La Gruyère» sort également trois fois par semaine.

Daniel Frésard, entre deux lignes: «Nos abonnés sont relativement âgés. A chaque fois que j'entends une agonie, je me dis que nous en avons perdu un. Les jeunes ne s'abonnent quasiment plus au «Franc». Ou alors très tard. Et la solution miracle n'existe pas.»

Au fait, qui est le véritable patron du «Franc-Montagnard»? Personne! C'est le conseil d'administration, fort de cinq membres et présidé par Pierre Paupe, qui chapeaute la SA du Franc-Montagnard, qui englobe également l'imprimerie du même nom, ce qui représente une quinzaine d'emplois au total. Aucun actionnaire en effet ne détient la majorité.

Depuis sa création, le journal a été étroitement lié à la vie économique, politique, sportive et associative donc des Franches-Montagnes. Mais aujourd'hui, on sait combien les sociétés ont plutôt tendance à végéter, voire à disparaître, plutôt que de prendre de l'ampleur. «Je ne suis pas sûr du tout que la nouvelle génération possède encore cette corde sensible à la défense de la région», déplore Daniel Frésard. Allez demander à un jeune de neuvième année ce qu'il pense de la Question jurassienne...

C'est l'unique rédacteur à plein temps Philippe Aubry qui gère l'important réseau de correspondants du «Franc». Reste que là également, il est de plus en plus difficile de trouver une bonne pâte désireuse de se lancer dans l'aventure. «Avant, cela permettait à une personne d'arrondir ses fins de mois. Mais maintenant...»

Daniel Frésard est prêt, du jour au lendemain, à introduire de la couleur et à «soigner» la couverture rédactionnelle. «Mais avec quels moyens, vu que notre marge de man?uvre est étroite? Jusqu'ici, personne dans le milieu des médias ne nous a fait les yeux doux. Parce que nous sommes trop petits? Ou veut-on que «Le Franc-Montagnard» crève de sa belle mort?. Nous ne sommes pas en danger immédiat. D'ici peu toutefois, peut-être que ce ne sera plus suffisant pour nous d'être présents uniquement sur support papier.»

Etre «franc» et «montagnard»: une double qualité qui mérite incontestablement longue vie. /GST

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