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La vitesse supérieure

La direction ne veut plus entendre parler de la médiation. Il est temps, selon elle, d'appliquer les propositions de l'expert. Rolf Bloch et Unia ont dénoncé cette nouvelle manoeuvre Swissmetal rompt la médiation engagée pour résoudre le conflit de la Boillat, à Reconvilier. La direction a néanmoins assuré vouloir appliquer les propositions de l'expert. Le médiateur Rolf Bloch et le syndicat Unia déplorent la décision de Swissmetal.

28 juin 2006, 12:00

La direction de Swissmetal ne considère plus comme interlocuteur légitime la délégation du personnel, emmenée par Nicolas Wuillemin et composée majoritairement de collaborateurs licenciés, a déclaré hier à Zurich le président du conseil d'administration, Friedrich Sauerländer. Il a estimé que prolonger la médiation ne ferait que renforcer l'incertitude qui règne à l'usine.

«Rien n'est venu»

Cette délégation recherche la destruction de Swissmetal et veut pousser la Boillat à la faillite, a-t-il affirmé. Elle a refusé les recommandations formulées par l'expert industriel Jürg Müller le 15 juin, alors que le groupe métallurgique et le syndicat Unia avaient donné leur aval.

«Les conséquences émotionnelles resteront encore longtemps perceptibles»

La délégation a ensuite empêché les employés de se prononcer sur ces propositions, paralysant la procédure, a estimé Friedrich Sauerländer. «Depuis dix jours, rien n'est venu, nous ne pouvons pas continuer ainsi».

Des entretiens menés la semaine passée à Reconvilier ont en outre montré que nombre de collaborateurs actifs ne se sentent plus représentés par ce groupe, a affirmé devant la presse le président du conseil d'administration. La direction se devait de prendre ses responsabilités, a-t-il expliqué.

A Reconvilier, les commissions d'entreprise n'ont annoncé aucune décision à l'issue de leur séance de plusieurs heures, en présence d'un représentant du syndicat. Elles n'ont pas non plus décidé de convoquer une assemblée du personnel dans l'immédiat, a expliqué Fabienne Blanc-Kühn, du comité directeur d'Unia.

Le médiateur Rolf Bloch a regretté cette décision. «La situation se débloquait doucement et il fallait suivre le processus, a-t-il estimé. Mais c'était difficile de construire quelque chose de positif ensemble», en soulignant la méfiance entre les deux parties.

Retrait dénoncé

Pour le syndicat Unia, la direction se prive d'une structure qui aurait permis d'avancer. «Swissmetal aurait pu régler le problème de la composition de la délégation du personnel autrement que par une rupture», a expliqué Fabienne Blanc-Kühn. Le canton de Berne regrette également ce retrait de la médiation.

A l'approche de l'assemblée générale des actionnaires, vendredi, la direction de Swissmetal a aussi affirmé vouloir mener à bien sa stratégie. Elle accepte d'appliquer les propositions de l'expert industriel et d'être accompagnée dans ce processus.

Les partenaires sociaux, le syndicat Unia et l'association de la branche, Swissmem, seront invités à suivre son évolution. Plusieurs des recommandations ont déjà été mises en oeuvre, a dit Friedrich Sauerländer.

Le poste de responsable d'usine pour la Boillat, préconisé par l'expert, sera mis en place. Des candidatures sont à l'étude. Les machines à l'arrêt seront remises en marche, une dizaine de cadres seront engagés et 35 emplois supplémentaires seront maintenus.

Maintenir le dialogue

Swissmetal affirme en outre vouloir maintenir le dialogue avec les collaborateurs de Reconvilier. Le groupe attend l'élection de nouveaux membres représentatifs des commissions d'entreprise et du personnel.

Mais les répercussions du conflit à long terme, «et surtout les conséquences émotionnelles, resteront encore longtemps perceptibles et exigeront une attention toute particulière», a estimé Friedrich Sauerländer. / ats

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