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La villa Jolimont veut son unité de production

02 juil. 2008, 12:00

C'est l'histoire de deux sociétés réunies autour d'un même projet. D'un côté il y a Swiss Ebauches, l'entreprise propriétaire de la villa Jolimont à Saignelégier. Et de l'autre, la marque horlogère de luxe Rudis Sylva, née l'an dernier aux Bois dans le but de mettre en avant le savoir-faire régional. Elle s'installera à la fin de cette année dans la villa rénovée, pour y implanter un atelier de montage de montres haut de gamme. En bâtissant une usine attenante aux locaux de Rudis Sylva, Swiss Ebauches vise à fabriquer 650 des 680 composants nécessaires au mouvement de l'entreprise rudisylvaine. Pour cette dernière, ce rapprochement est synonyme d'un gain d'indépendance, car il lui permet de se distancier d'autres sous-traitants. Pour bien faire passer le message et s'éviter de mauvaises surprises lors de la demande de permis de construire, les instigateurs du projet l'ont présenté hier soir aux citoyens de Saignelégier. Prévue pour accueillir une trentaine d'employés sur une surface de 600 à 1000 m2, l'unité de production serait principalement souterraine. Seule une baie vitrée à l'avant attesterait de sa présence. «Pour bien l'intégrer au paysage, son toit doit être recouvert d'herbages et d'arbres. Le bruit ne gênera pas non plus le quartier, car le bâtiment sera totalement hermétique.» Le directeur de Rudis Sylva, Jacky Epitaux, précise qu'une tour parallèle à celle du «château», et dotée d'un ascenseur, reliera les deux bâtiments. La construction de la nouvelle usine nécessite une légère modification du plan de zones, sous forme d'une extension de la zone mixte.

Les plans définitifs de la construction seront élaborés ces prochaines semaines, pour ensuite demander le permis. L'objectif est d'investir les lieux en 2010.

Avant cela, la villa Jolimont doit terminer sa cure de jouvence, à la fin de cette année. Les murs intérieurs et extérieurs ont été nettoyés, le toit refait et des drainages ont été creusés autour du «château». Reste à replâtrer les murs, refaire la décoration et le mobilier dans le respect des plans originels, de 1903, puis de repeindre l'extérieur.

Pour l'heure, Rudis Sylva met au point son premier produit: une montre à grande complication imaginée par Romain Gillet des Bois. Un horloger a été engagé pour cela au mois de janvier. «Nous pensons en livrer cinq à huit pièces cette année, à Singapour, en Russie et en Suisse. Et lorsque nous aurons atteint un rythme de croisière, on n'excédera pas les 200 pièces par année.» Jacky Epitaux pense engager cinq à huit horlogers d'ici trois ans.

Il s'agit en effet d'un créneau particulier, loin du marché de volume. Rudis Sylva entend d'une part fabriquer des montres de luxe, imaginées par des créateurs du «Jurassique». Le deuxième volet veut mettre en avant la richesse patrimoniale de la région, par l'organisation de visites «au berceau de l'horlogerie». Moyennant 20 000 francs, les visiteurs passeront trois jours à la rencontre d'artisans spécialisés. /dwi

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