Avec les premiers coups de pioche donnés le 2 mai au chantier de la future station naturelle d'épuration des eaux usée (snep), le village des Enfers entame la dernière ligne droite du gros projet approuvé à une large majorité en assemblée communale le 14 novembre 2005.
Les 148 habitants de la plus jeune commune du canton acceptaient ainsi d'empoigner le volumineux dossier de l'épuration des eaux usées. «Cela faisait douze ans qu'on en parlait et qu'on avait des projets pour l'épuration des eaux usées», explique la mairesse Annemarie Balmer. Entre une station d'épuration traditionnelle et une naturelle, c'est finalement pour la solution écologique qu'ont opté les citoyens. De telles installations existent déjà aux Pommerats et en Ajoie. «Nous sommes allés voir à Beurnevésin et il nous a semblé que c'est ce qu'il nous fallait. Une station naturelle coûte peut-être un peu plus à la réalisation (réd: 1,269 million), mais elle est bien moins chère à entretenir», relève Annemarie Balmer. «De plus, un champ de roseaux est quand même plus beau qu'une construction en béton.»
La snep est actuellement en construction au nord du village, en direction de Soubey. Elle se composera de deux champs de roseaux, de 8 m sur 20 et de 10 m sur 22, qui reposent sur un lit de gravier étanche qui fait office de filtre. Les eaux usées arrivent depuis un collecteur dans le premier champ, où elles sont purifiées par des bactéries alimentées en air par les profondes racines des roseaux. Récupérée par un drainage, l'eau passe quelques jours plus tard dans le second champ, où elle subit un nouveau traitement, avant de s'écouler naturellement. Et contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, la snep ne produit pas d'effluves nauséabonds. «Le collecteur, où se trouve un «râteau» qui retient les éléments grossiers, est le seul endroit où il peut y avoir des odeurs, mais un local technique sera construit autour de ce dernier», souligne Madame le maire. Seul point négatif: le m3 d'eau passera de 2 fr. à 3fr.50: «Mais avec les dons que nous avons reçus, on espère faire baisser ce prix à 3 fr.», note-t-elle.
Dans la foulée, la commune procédera à la rénovation du réseau d'eau potable, dont l'entretien des canalisations, vieilles de 60 ans, coûtait 10 000 francs par an à la collectivité. De plus, les autorités profiteront de ces travaux pour aménager un trottoir de 330 m, sur 1,5 m de large, le long de la route de Soubey et d'améliorer dans le même temps l'éclairage public, afin d'offrir davantage de sécurité aux piétons et en particulier aux enfants qui se rendent à l'école.
Le projet global est devisé à 2,5 millions de francs, dont 1,2 million de subventions cantonale et fédérale. Sans compter les aides et nombreuses promesses de dons.
La snep des Enfers sera fonctionnelle dès cet été. Quant aux autres travaux, ils se termineront au plus tard en octobre 2008. /mmo