Il s'y attendait forcément, Guillaume-Albert Houriet. Sa plainte pénale contre l'AIJ pour cause de falsification de faits historiques a été repoussée. Ne serait-ce que parce qu'elle avait été déposée hors délais.
Contrairement aux darbystes qui en possèdent quelques larges, le juridisme est toujours étroit. Ancien député radical, ex-membre de l'AIJ et toujours président d'honneur du Groupe Sanglier, Guillaume-Albert Houriet aurait dû le savoir en déposant hors délais une plainte pénale contre l'AIJ. Le juge d'instruction a dès lors eu beau jeu de proposer au procureur de ne pas ouvrir l'action publique, le précité n'ayant justement pas respecté le délai légal de trois mois.
«On note, à toutes fins utiles, qu'il apparaît fort douteux qu'il eût pu être fait droit - sur le fond - à la plainte déposée, si le droit de porter plainte n'avait été périmé, les articles 173 et suivants du Code pénal suisse n'étant manifestement pas applicables à l'argumentation développée par l'intervenant», persiflait néanmoins un brin le juge d'instruction.
Mais, au fait, en quoi consistait l'argumentation de Guillaume-Albert Houriet? Ainsi qu'il nous l'a rappelé hier, il juge «totalement anormal que l'AIJ parle de Charte de bonne conduite dans son rapport final et occulte totalement qui a commis les attentats». Houriet, qui s'est toujours senti l'âme d'un historien, affirme qu'on ne peut pas sans autre tuer le passé: «Il aurait fallu faire table rase, reconnaître les actes commis par les séparatistes et ne pas falsifier l'histoire». En déposant cette plainte, il ne s'attendait certes à rien. Evoquant les attentats qu'il a personnellement subis, il avoue, aujourd'hui encore, avoir du mal à tout pardonner.
«La nouvelle génération ne sait pas ce qui s'est passé, arrêtons de la tromper!»
Le tribunal, lui, a pu se montrer nettement plus prosaïque. A son échelon, il convient simplement de constater que le plaignant a été mis en possession du rapport contenant, selon lui, des atteintes à l'honneur, le 23 avril. Il a donc su, dès réception du document, quelles personnes étaient susceptibles d'avoir commis les infractions reprochées. «Il est dès lors manifeste qu'il n'a pas respecté le délai légal de trois mois (échéance 22 juillet) par son envoi du 5 août», a tranché le juge d'instruction.
Et une tranche d'histoire jurassienne, une! /pab