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L'Eglise s'interroge

La collaboration dans le vallon de Saint-Imier a déboussolé quelques paroissiens. Le partenariat avec Espace noir continue Les importantes restructurations, essentiellement pour des raisons économiques, au sein des paroisses réformées du Haut-Vallon ont engendré quelques déceptions. Le pasteur de Villeret, Matteo Silvestrini remet les pendules à l'heure: «La collaboration a bousculé les choses de manière très rapide. Dans l'enthousiasme nous n'avons peut-être pas suffisamment tenu compte des besoins des paroissiens qui ne se sont plus retrouvé dans leur Eglise». Celle-ci était autrefois plus axée sur la vie communautaire, centrée sur la paroisse de la localité.

24 mai 2006, 12:00

Depuis 2003, le regroupements des Eglises protestantes de La Ferrière à Corgémont n'a pas fait que des heureux parmi les paroissiens. Le pasteur d'origine vénitienne, 31 ans, explique sa volonté d'ouverture, tout en admettant que certains partenariats ont pu heurter les sensibilités des fidèles. Entre tradition et progressisme «notre volonté (réd: les pasteurs) est de satisfaire tout le monde» souligne-t-il. Il rappelle que si les cultes ne sont plus proposés dans chaque paroisse hebdomadairement «c'est parce qu'il est préférable de vivre un culte centralisé de bonne qualité avec 50 personnes, plutôt que d'être cinq ou six personnes dans chaque paroisse». Pour les paroissiens qui ont «besoin d'un apport plus traditionnel, les offres ne manquent pas» souligne-t-il.

Conscients de la différence

C'est dans ce contexte délicat qu'un partenariat avait été suggéré avec la coopérative d'Espace noir (EN), au début 2005. Un choix qui avait amplifié l'incompréhension «avec ceux qui auraient préféré que les activités se concentrent sur la paroisse» répète Matteo Silvestrini. Avec toutes ces restructurations «les paroissiens ont été déboussolés. Certains ont eu la sensation que l'Eglise ne répondait plus à leurs besoins. Le partenariat avec EN est par ailleurs limité à une programmation commune d'un film par mois». Une projection débouchant sur une discussion, susceptible d'intéresser tout un chacun. Le pasteur défend l'idée d'un enrichissement mutuel, grâce au 7e art et dément toute forme de prosélytisme.

Ce partenariat se poursuit, ajoute Matteo Silvestrini, et «les choses» se sont bien calmées depuis. «Nous étions conscients des différences culturelles avec EN». Et d'ajouter qu'il est aujourd'hui nécessaire de s'ouvrir au monde. «Malgré les différences d'approche que nous avons sur la société, le message de Jésus présente lui aussi un côté utopique». Dans son contexte historique il a lui aussi remis en question des idées reçues, «tout en proposant une ouverture au divin» précise l'homme d'église.

Il est nécessaire de dialoguer

La recherche spirituelle n'est pas le monopole des Eglises chrétiennes selon Matteo Silvestrini. Il mentionne la spiritualité orientale et les autres disciplines artistiques, avec lesquelles il est nécessaire de dialoguer. «C'est vrai que nous sommes allé un peu loin pour certains. Mais c'est aussi le rôle des églises officielles de proposer des activités dans lesquelles tout un chacun peut se sentir chez soi» appuie-t-il. Il est important, pour le pasteur de Villeret, que l'Eglise «puisse tisser des liens sociaux entre les croyants qui délaissent les bancs des églises et les paroissiens plus fidèles». / MAG

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