Vice-présidente au long cours, puis présidente ad intérim, Marcelle Forster a tenu à mettre les choses au point: le comité n'a jamais fait de confusion entre Karl (le célèbre blogueur d'«Une voix pour la Boillat») et Fred Charpié. «J'ai contacté notre nouveau président pour ses idées et son envie de s'investir. Après la débâcle de la gauche lors des élections nationales, il nous fallait quelqu'un qui soit plus proche de la base.»
Ce qu'est Fred Charpié! Né en 1970, membre du PSJB depuis 1992, cet éducateur spécialisé s'est fait connaître notamment lors de la grève de la Boillat. Il est de surcroît membre du comité d'ATTAC Jura. Néanmoins, il s'est qualifié de novice en politique, malgré un passé de militant assez actif.
Il se propose de prendre contact avec les différentes sections pour mieux relier la base au comité directeur. Il a en effet la ferme volonté de travailler dans la collégialité en s'inspirant des idées venues d'en bas. Fred Charpié a brièvement évoqué le rapprochement en cours avec le Parti socialiste autonome (PSA), pour reconstituer une gauche forte dans le Jura bernois.
Côté grands projets, le nouveau président envisage de mettre sur pied une université d'été l'an prochain à l'échelon de l'Arc jurassien, avec force invités et thèmes d'actualité. Il rêve déjà d'inviter Jean Ziegler, mais songe aussi à une partie festive et musicale pour attirer les jeunes. A l'échelon de l'Assemblée interjurassienne, il entend que son parti reste uni sans réveiller les vieux démons: «J'aimerais aussi que la gauche passe de l'opposition stérile à la proposition fertile», a-t-il joliment dit. En guise d'utile rappel, les PSA et PSJB recevront ensemble le président du PS suisse, Christian Levrat, le 24 avril à Moutier.
Au niveau de l'AIJ, notamment, ces derniers qualifient le climat d'excellent, mais savent que la confrontation deviendra inévitable et délicate quand les propositions deviendront plus précises. Selon le PSJB, Philippe Perrenoud fait un excellent travail à la tête de la Délégation aux affaires jurassiennes. «On lui reproche sa discrétion, mais n'est-ce pas la meilleure arme de la diplomatie?», a-t-il lancé. / PAB