Ces dernières semaines, c’était la fête à la grenouille. Mais d’autres animaux ont moins apprécié, fragilisés par les longues périodes d’humidité.

«C’est très bien qu’il pleuve, car il y avait un gros déficit d’eau dans les sous-sols», relève en premier lieu Marcel Jaquat, ancien directeur des institutions zoologiques de La Chaux-de-Fonds. «Les aquifères ont été alimentés correctement.»

Moins d’insectes

Il y a tout de même des inconvénients. Les grosses intempéries ont fait des petites victimes, même s’il est difficile de les comptabiliser. «La quantité d’eau écrase la végétation, ce qui n’est pas favorable aux insectes qui y vivent. La pluie empêche aussi les oiseaux de sortir. On le voit, dès qu’il y a une accalmie, les insectivores, comme les martinets, repartent en chasse», a remarqué l’ornithologue passionné.

Il a aussi vu que les mésanges, qui nourrissent habituellement leurs petits avec des insectes, se rabattaient sur les faines, les fruits du hêtre. «Quant à savoir si c’est suffisant pour l’ensemble des petits… J’ai aussi noté un retard de croissance chez les martinets. Les jeunes qui devraient déjà être prêts à voler ne quitteront leur nid que dans deux ou trois semaines.»

Ingénieux campagnols

Les petits mammifères n’apprécient pas non plus les longues périodes de précipitations, et d’autant moins les inondations. «Même si certains, comme les campagnols, ont développé un système de galerie qui leur permet, dans une certaine mesure, de s’en protéger. Ce n’est pas le cas des lièvres qui peuvent voir leur terrier inondé voir éboulé.»

Il se veut néanmoins rassurant. «La nature, c’est un équilibre instable en permanence. La faune et la flore ont des formidables capacités d’adaptation. On sait par exemple que les chauves-souris et certains oiseaux sont en mesure de ralentir leur métabolisme, et de rester dans leur nid sans bouger sept à huit jours, sans manger pendant ce genre de temps.»

Ailes cassées par la grêle

À la station de soins du Bois du Petit-Château, la gardienne cheffe Yasmine Ponnampalam n’a pas enregistré un afflux massif d’animaux, mais a vu tout de même arriver «pas mal d’hirondelles, trouvées au sol, ainsi que de jeunes faucons. On sait que c’est à cause de la météo. C’est particulièrement difficile pour les migrateurs, les jeunes individus et les insectivores de trouver de la nourriture lorsqu’il pleut si longtemps. On a aussi recueilli plusieurs oiseaux avec des ailes cassées par la grêle.»

Elle relève néanmoins que l’impact varie d’une espèce à l’autre. «Certains, comme le hérisson, préfèrent ça à la sécheresse.»

Intempéries: 110 millions de francs de dégâts dans le canton de Berne

Le bilan chiffré des intempéries se chiffrerait à 110 millions de francs dans le canton de Berne, selon l’Assurance immobilière Berne (AIB). 17 000 cas de sinistres ont été recensés au cours des six dernières semaines.