Le 12 octobre 2006, un incendie ravageait un appartement situé dans un immeuble en PPE de Courgenay abritant une pharmacie et plusieurs cabinets médicaux, causant des dégâts pour près d'un million de francs au bâtiment. L'incendie, d'origine criminelle, a-t-il été provoqué intentionnellement par la locataire? Cette dernière a-t-elle été aidée par son ancien compagnon, avec lequel elle a passé la soirée où s'est déclaré le sinistre? C'est le Tribunal correctionnel, présidé par Damien Rérat, qui aura la difficile tâche de démêler l'écheveau de cette histoire plutôt brumeuse où les intéressés, accusés d'incendie intentionnel, voire par négligence, nient tous deux être à l'origine du sinistre qui a pris dans le lit de cette maman d'origine portugaise.
Difficile en effet d'établir les faits avec exactitude, tant les versions présentées lors de l'instruction ou issues des écoutes téléphoniques entre ces personnes au bénéfice de l'AI et au lourd passé alcoolique divergent. A lui seul, l'homme est revenu pas moins de cinq fois sur ses dépositions. La femme accuse également son ex-mari, un ressortissant portugais condamné pour meurtre dans son pays d'origine et actuellement sur la Riviera vaudoise, d'avoir commandité l'incendie.
Pour la substitute du procureur Valérie Cortat, la culpabilité des accusés ne fait aucun doute: les deux ont agi de concert pour tirer un bénéfice financier de cette affaire. Elle a requis 15 mois d'emprisonnement, avec trois ans de sursis pour elle et quatre pour lui. Leurs avocats ont au contraire plaidé l'acquittement.
Le tribunal rendra son verdict demain matin. / mmo