Dimanche, à l'église de Saignelégier, débordante de public, l'Ensemble vocal d'Erguël, l'Opus ch?ur de chambre, l'Orchestre symphonique de Bienne (SOB) et des solistes, dirigés par Thomas Rösner, ont donné un témoignage inoubliable de leur attachement à la musique de Mendelssohn.
Vrai que «Elias», oratorio opus 70, est merveilleusement écrit pour chanter. Philippe Krüttli et Facundo Agudin, qui ont préparé les ch?urs, somptueux, se distinguent ici, suivis des exécutants, comme les serviteurs les plus efficaces de Mendelssohn. Même les passages les plus vaillants gardent une profonde intériorité. Les solistes de l'Opus ch?ur de chambre, agissant en fondu enchaîné, raffinent l'effet sonore.
A voir Thomas Rösner conduire cette généreuse partition, haute en couleurs, riche de contrastes, dramatique et véhémente, tout en étant parfaitement répartie, à le voir doser les effets instrumentaux de l'excellent orchestre symphonique de Bienne, Rösner fait aboutir son expérience des grands ensembles tout en communiquant le plaisir qui a été le sien, et celui de ses musiciens, à mener au sommet pareille tâche.
Grâce à des solistes de premier plan, grâce encore à la voix d'enfant de Joël Arni, Thomas Rösner théâtralise au maximum les affrontements entre le prophète, les prêtres et autres protagonistes, son énergie atteint parfois l'opéra.
Marc-Olivier Oetterli, basse, noble, autoritaire, Noemi Nadelmann, clair soprano de ferveur dramatique, Lili Küttel, alto apaisant, Martin Hostettler, ténor bien en voix, assurent le déroulement de l'histoire.