Ce jour-là, deux d'entre eux avaient agressé la cheffe du personnel du magasin Denner, qui se rendait à la banque pour y verser de l'argent, pendant que les deux autres faisaient le guet (notre édition d'hier). Butin du jour: même pas 12.000 francs.
Parmi ce quatuor guère recommandable - en tout cas à l'époque des faits! -, on trouve deux individus qui ont pris part quatre mois plus tard au casse du Casino 138. C'étaient eux qui se trouvaient principalement dans le collimateur du Ministère public. Yves Maître aurait voulu que l'on retienne contre ce duo le brigandage qualifié.
Mais la cour, en se basant sur une jurisprudence du Tribunal fédéral, a estimé que pour être qualifié, un brigandage devait avoir été commis en bande, avec un fort degré de collaboration entre ses auteurs. Et qu'il devait aussi concerner plus de deux vols. Or, à la connaissance de la justice, mis à part le coup du 138 et celui d'Alle, les deux malfrats n'ont pas commis d'autres infractions comparables.
Le Bosniaque (25 ans), actuellement en villégiature au pénitencier de Bellechasse, s'est vu infliger une peine complémentaire de dix mois ferme, en plus donc des sept ans dont il a écopé lors du procès du 138. «Un vrai dur», dira la juge à son sujet, qui a refusé de prononcer une peine d'expulsion complémentaire, puisqu'une fois sorti de taule, il ne devrait plus pouvoir remettre les pieds en Suisse avant 15 ans.
Le Yougoslave (29 ans) a repris huit mois ferme. Un dur également, qui a mis du temps avant de reconnaître l'évidence. La présidente: «Avec lui seul, l'enquête n'aurait jamais pu progresser.» Corine Suter n'a pas estimé que son arrestation immédiate s'imposait, lui qui se trouve actuellement en liberté conditionnelle après avoir purgé les deux tiers de sa peine (cinq ans) pour sa participation au casse du Casino. Il y a plusieurs mois, le lascar a fait opposition à son expulsion administrative, mais sa requête a peu de chances d'aboutir.
Parce qu'ils ont collaboré, et aussi parce que leur situation personnelle tend à s'améliorer, le Portugais (25) et le Macédonien (28) ont été punis chacun de sept mois avec sursis pendant cinq ans. Ils ont également obtenu le sursis quant à une expulsion du pays.
Les quatre gaillards devront casquer solidairement les frais de la procédure (9550 francs). Quant aux quatre avocats de la défense, commis d'office, c'est le canton qui s'acquittera de leurs honoraires, soit environ 27.000 francs.
Au fait, c'est qui, le canton? / GST