Ils se nomment Nice des Voûtes, Lidl Boy’H, Nokk du Péca, Nino, Elfy du Signal et Vahé des Voûtes, et incarnent le flair et l’engagement de deux éleveurs et une éleveuse du Jura bernois.

En prévision de la Sélection nationale des étalons franches-montagnes (SNEG), organisée, ce samedi, à Glovelier, par la Fédération suisse du franches-montagnes (FSFM), six poulains de la région figurent parmi les 43 candidats. Autant de prétendants au titre très convoité d’étalon-reproducteur, qui se jouera au Haras national suisse d’Avenches au cours du test en station de 40 jours.

Si la SNEG n’est que la première étape d’un long parcours passant par le site avenchois, elle reste comme chaque année très attendue dans le milieu équin, et s’annonce dans un climat d’effervescence teintée de suspense et tensions, qui a pour enjeu la pérennité de la race et sa diversité génétique.

Retour en force

Samedi, sept des 11 lignées d’élevage encore vivantes seront représentées. «Pour pouvoir redonner un peu de sang neuf aux accouplements à venir, ce n’est pas décevant, mais on peut mieux faire», commente néanmoins Pauline Queloz, gérante de la FSFM.

Figure indissociable de la sélection depuis plus de 30 ans, Pierre Koller, de Bellelay, présentera trois sujets à haut potentiel. «En achetant chaque année entre sept et 12 poulains qui inspirent confiance, on parvient généralement à en mettre en avant jusqu’à cinq par année», justifie, confiant, le spécialiste, couvant l’espoir d’une meilleure issue qu’en 2022. Rappelons que sur ses quatre équidés retenus pour le Haras, seuls deux avaient relevé le défi des épreuves finales. «Le test en station coûtant très cher à l’éleveur, il vaut bien mieux n’en passer que deux qui aillent jusqu’au bout. C’est toujours un peu compliqué. Il faut toujours trouver le juste milieu et savoir parfois se remettre en question.»

Absent en janvier dernier, le Ferriérois Pierre-Alain Waefler fait de son côté un retour en force avec deux poulains issus de lignées différentes. «Comme on tient à inscrire des jeunes qui sont nés chez nous, on dépend des chances de ceux qu’on élève nous-mêmes.»

Pour la cavalière de Villeret Marion Prysi, en lice avec Elfy du Signal, le rendez-vous de Glovelier promet l’adrénaline d’une seconde expérience en l’espace de 10 ans. En 2013, son actuel cheval de dressage Nobody avait été refusé en tant qu’étalon-reproducteur. «Je fais plutôt du sport avec mes chevaux, mais quand l’un d’eux est vraiment plaisant et a de bonnes allures, autant tenter sa chance.»

Plus de 2000 visiteurs

En dehors de l’objectif de sélection, la session de Glovelier tient aussi lieu de vitrine pour les éleveurs présents. Parmi plus de 2000 visiteurs, nombre d’amateurs de chevaux de loisir sortent des bois. «En cas d’échec, trouver un acheteur sur place reste aussi une possibilité», témoigne Pierre-Alain Waefler.

Face aux trois experts de la Commission de sélection, présidée cette année par le Lucernois Roland Stadelmann, les aspirants étalons seront notés à tour de rôle, dès 8h, sur trois critères essentiels: le type caractéristique du franches-montagnes, l’ensemble de la morphologie, ainsi que les allures, sur la base notamment du pas et du trot. «En principe, on compte toujours entre 15 et 20 candidats qui franchissent le cap de Glovelier», rappelle Pauline Queloz. Sur les 43 participants, en 2022, 15 avaient fait l’objet d’une sélection. «Idéalement, les deux tiers sont approuvés au final à Avenches.»

Comme l’an passé, les passages devant les juges seront diffusés en direct sur Youtube.

Salomé Di Nuccio, Le Journal du Jura

Des poulains de la région en lice pour la Sélection nationale des étalons des Franches-montagnes

Ce samedi 14 janvier, à Glovelier, 43 mâles âgés de trois ans tenteront de passer le cap qui mène au Haras national suisse d’Avenches.