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Des familles se demandent où elles finiront par «crécher»

L'unification des tarifs des structures d'accueil pour la petite enfance provoque la grogne. C'est principalement la classe moyenne qui va trinquer. Le Gouvernement ne comprend pas ce tollé, d'autant que les partenaires n'ont quasi pas bronché lors de la procédure de consultation. Deux conférences de presse sur le même sujet en moins de deux mois: s'ennuierait-on ferme au sein du Gouvernement jurassien? Le feu couve au sujet de l'unification des tarifs pour les structures d'accueil de la petite enfance, que le Gouvernement jurassien a fixé en fonction des revenus. L'arrêté doit entrer en vigueur dès l'année prochaine, mais c'est très loin d'être fait.

18 nov. 2007, 12:00

Lors de la séance du Parlement de mercredi prochain, socialistes et radicaux vont déposer chacun une motion exigeant que l'exécutif revoie sa copie. Le PDC va appuyer. Le groupe CS /POP-Verts a lancé un projet de résolution exigeant un moratoire. Une pétition circule depuis une bonne semaine. Enfin, mercredi matin, une manifestation est prévue devant l'Hôtel du Parlement.

Cela fait tout de même beaucoup pour un seul objet. Le ministre des affaires sociales Philippe Receveur le concède volontiers. Mais le Gouvernement persiste et signe: «Globalement, le nouveau tarif est plus favorable pour les bas revenus et la classe moyenne inférieure.» La classe moyenne inférieure? Attention avec les chiffres. Disons qu'elle concerne le Jurassien qui gagne entre 7000 et 8000 francs bruts par mois. C'est «l'autre» classe moyenne qui va la sentir passer. La différence peut s'élever à plusieurs milliers de francs par année et selon le domicile.

La fronde se multiplie. Pour certains, mettre un ou plusieurs de ses enfants à la crèche débouchera bientôt un choix délicat. Le Parti socialiste craint que le tarif unique favorise le travail au noir, avec du personnel pas qualifié. Le PS redoute que l'accès au travail pour les femmes devienne limité, puisqu'un couple devra choisir entre cesser une activité lucrative ou placer ses enfants dans des structures d'accueil.

«Aujourd'hui, il y a autant de tarifs (réd: calculé par les villages et les institutions) que de crèches, déplore Philippe Receveur, qui s'attend également à ce que l'arrêté fasse l'objet de plusieurs amendements. Le ministre s'étonne toutefois de tout ce ramdam. «Lors de la consultation qui a duré plusieurs années, tous les acteurs ont été approchés. Et personne ne s'est vertement manifesté!»

Le Gouvernement va défendre son projet «mais n'y tient pas non plus mordicus». Vu les coups répétés qu'il vient de recevoir sur l'occiput, l'exécutif peut se préparer à se remettre au travail... / GST

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